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La page poésie d'Odile : « Petits oiseaux »

15 Mars 2024 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile : « Petits oiseaux »

Quelques mots sur la page « Petits oiseaux »

Quel plaisir d’entendre les oiseaux gazouiller, la promesse d’un nouveau printemps s’annoncer ! Ce constat m’a fait chaud au cœur et j’ai eu envie de les remercier pour nous offrir chaque année cette célébration du retour de la lumière, à l’instar du vert Osiris qui ressuscitait chaque printemps et symbolisait la renaissance pour les Egyptiens. C’est d’ailleurs ce retour de la nature à la vie qui a fait croire aux peuples antiques que les morts renaîtraient aussi, comme les plantes…Cela n’était que logique pour eux.

J’ai choisi ce poème de François Copée car il ressemble à une comptine pour enfant, mais, ne nous y trompons pas, seulement dans la forme et la musique. Notamment l’anaphore du début de vers (« j’ai demandé à » qui est une figure de style souvent reprise dans les chansons -souvenez-vous de « j’ai demandé à la lune » d’Indochine-). Le fond, lui, fait appel à des réminiscences plus lointaines, à des réflexions plus profondes qu’une chansonnette. A noter le choix des trois oiseaux : le ramier pour l’amour (symbolique du pigeon) l’aigle pour le feu (mythe de Prométhée) et le vautour pour la chair (symbole des charognards, donc de la mort). On peut observer ainsi l’évolution des sentiments qui glissent de l’amour à la mort (extrapolation de la douleur). Même les termes  contribuent à traduire la descente vers la souffrance : la fleur et les champs dans la première strophe, le feu et l’envol dans la deuxième, le cœur –en tant qu’organe- et le verbe dévorer dans la dernière. Le poète en peu de vers et peu de mots parvient à évoquer avec beaucoup de force les affres de l’amour. Une petite mention spéciale pour l’inversion du complément « pour l'aller ravir », tournure très moyenâgeuse ; et aussi le refrain « c’est trop … ». Je pense que l’on pourrait faire une chanson de ce poème et le mettre en musique. J’invite les musiciens qui me lisent à y réfléchir car ce n’est pas mon domaine. Je suis plus douée pour écouter la musique que pour la composer.

Le poème en octosyllabes d’Hugo (ceux que je préfère, moins imposants que les alexandrins) est un bijou. Tout y est : la musique, le style, les riches champs lexicaux, l’ambiance magique, joyeuse, les références mythologiques (Psyché, Vénus), les métaphores. Un panel de figures de style époustouflant ! J’attire votre attention sur le premier vers : le style complètement haché et sonore (ch, z, j, y…) donne le ton du poème : chantant et virevoltant. On peut y ajouter les interjections, exclamations et interrogations de toute la première strophe. (Les « oh », « les » « comme », « où », « que »…quelle ribambelle de conjonctions !) Les réponses suivent dans les autres strophes où le style dansant continue. Le champ lexical du mouvement et de la joie est énorme (« raille », « lutine », « rires », « enfantine », « cris », « chants » et j’en passe). La comparaison finale entre les anges et les oiseaux (les uns du ciel, les autres de la banlieue), donne une petite touche d’humour bienvenue.

Bien entendu, les oiseaux colorés et joyeux ont inspiré les peintres ; j’ai illustré ces poèmes d’un des célèbres oiseaux de ciel de Magritte et d’un tableau de Matisse qui me fait penser à des avions en papier. Lùkàs Kàndl est moins connu mais il mérite de l’être, c’est un artiste français contemporain (né à Prague, comme son nom l’indique), ses peintures sont fantastiques, voire magiques, mais son œuvre est époustouflante, une représentation d’un réalisme quasi photographique enrichie de surréalisme et d’humour. Je vous y renvoie. Lui-même situe sa peinture « quelque part entre le surréalisme et le fantastique ». https://www.kandl.net/

* Ithuriel est l’un des 2 anges (avec Zephon) envoyés par l’archange Gabriel à la recherche de Satan dans le paradis d’Eden, pour tenter de le lui ramener avant qu’il soit trop tard.

La page poésie d'Odile : « Petits oiseaux »
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