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La page poésie d'Odile : « Mucha et le printemps »

30 Avril 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile : « Mucha et le printemps »

Quelques mots sur la page : « Mucha et le printemps »

Tout le monde connaît les œuvres sensuelles du peintre Tchèque du XIXème siècle, Alfons Mucha, que l’on a pu souvent admirer sur des illustrations, calendriers, affiches. Oui, tout le monde connaît ces belles femmes plantureuses couvertes de fruits et de fleurs, leurs corps mis en valeur par de savants drapés -A noter que leur petit air de famille s’explique par les centaines de photos que Mucha prend et accumule et qui lui servent de modèles-. Mais qui connaît le peintre lui-même ? Je n’ai su son nom que parce que mon ami Lionel, tatoueur à Digne mais Marseillais dans l’âme, m’a parlé de lui comme l’une de ses sources d’inspiration. Et comme il a raison ! Après l’Académie de Munich où il gagnait sa vie en tant que portraitiste, Mucha débute sa carrière parisienne par un dessin dans une revue de théâtre représentant Sarah Bernhardt dans le rôle de Cléopâtre, dessin qui a fait fureur dans Paris, puis l’affiche de Gimonda, et bien d’autres, car l’actrice l’attache à son service pendant plusieurs années. Pour la petite histoire, Mucha était voisin et ami de Paul Gauguin à Paris. Je l’ai choisi pour son talent bien sûr, et aussi pour la poésie de ses femmes-fleurs, dignes de la mythologie grecque qui illustre bien le printemps. Il a d’ailleurs peint de nombreuses représentations des saisons.

Les deux poètes choisis sont amis eux aussi et se sont mutuellement adressé textes et poèmes. Ils chantent tous deux le printemps de façon merveilleuse. L’un avec des quatrains octosyllabes, que nous avons tous appris à l’école, l’autre des alexandrins voluptueux; ils louent l’air, la lumière, les fleurs, la nature. Leur champ lexical est le même avec de nombreux noms de plantes mais le style est différent. (11 noms de plantes et fleurs pour Hugo, un record !) J’ai une petite préférence pour son poème qui personnifie le mois de mars en lui accordant tous les métiers et dons : repasseuse, maquilleuse, habilleuse, perruquier, peintre, semeur, musicien, bref un vrai magicien qui abandonne ensuite sa baguette à avril. J’adore cette palette, claire, concise, mais cependant très poétique qui évoque, en quelques vers au style épuré, des coups de pinceaux très vifs pour brosser le tableau du printemps. A remarquer tout de même que les 2 premiers vers consacrés aux hommes (« Tandis qu’à leurs œuvres perverses/Les hommes courent haletants ») sont les seuls qui détonnent et déchantent : une opposition saisissante avec le reste du poème à la gloire de la nature. Théophile Gauthier est aussi lyrique mais plus vaporeux, moins vif, moins précis dans les termes (« oiseau » au lieu de « merle » par exemple), il découpe la journée en périodes : l’aube, le jour, le soir, la nuit, qui apportent chacune son lot de douceur et de tendresse. Bref, deux poèmes très semblables sur le fond, mais différents dans l’expression du même bonheur, on peut noter par exemple la mollesse et la langueur : « endormis », « mollement » et les allitérations en M chez Gauthier, qui évoquent la douceur de vivre, le farniente. (A noter cependant les termes « sourire », « rit », « joyeux », heureux » communs aux deux poèmes). De chacun montent une joie, un espoir, un amour, fulgurant et très communicatif. Un bel accord avec la symbolique, la plénitude des formes et des dessins de Mucha.                                Odile Boetti

 

Pour Sarah Bernhardt : Gismonda

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