Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

La page poésie d'Odile : « Noël au balcon, à quand les tisons ? » (Suite)

15 Janvier 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : « Noël au balcon, à quand les tisons ? » (Suite)

Quelques mots sur la page « Noël au balcon, à quand les tisons ? » (Suite)

Je propose une deuxième page sur le thème de la neige pour comparer d’autres paysages de neige connus, avec ceux, évanescents et féériques de Claude Monet. Du trait puissant et naïf de Bruegel l’Ancien aux brumes de Signac, en passant par le coup de pinceau implacable de Van Gogh, la neige change d’aspect comme de style. Hokusaï la rend onirique, Leytens*  inquiétante, Sysley lumineuse. Manet quant à lui, pour mettre la blancheur en valeur, mise sur la sépia où se mêlent le ciel et la terre dans un même ton café. La sensibilité de chaque peintre évoque la neige de façon différente. Chacun d’entre nous ne la voit-il pas différemment : féérique, paralysante, pleine de douceur ou d’ennui ?…Pour certains, elle est le retour à la magie de l’enfance, et des Noëls blancs, pour d’autres, un phénomène météorologique dérangeant dans la vie de tous les jours ; d’autres ignorent la beauté du décor et y voient la souffrance animale dans la nature hostile, et même la souffrance humaine des sans-abris. Pour ma part je suis toujours sensible à la fantasmagorie portée par la nature en hiver : dentelles de givre, rivières d’étoiles scintillantes, sucre glace du sol qui craque et où on s’enfonce, cristal du soleil à travers les feuillages….

Les Alexandrins de Francis Coppée sont superbes, pourtant tout simples, les figures de style y sont multiples : l’allitération en G des 2 premiers vers pour accentuer la sensation de gel, le report du vers sur le suivant (« la margelle Du puits »), les rimes riches, le champ lexical des couleurs (blanc, perlé, blanches, vermeil, lueur, corail, rose). A noter le style haché par les césures inégales, comme des coups de pinceau qui brosseraient un tableau. Le poète prend le lecteur à partie, et son « regardez », puis son « nous », l’associe pour admirer le fabuleux décor.

On ne présente plus Maurice Carême et la douceur de ses comptines, on retrouve les tons blancs et roses du poème de Coppée, mais dans une presque mélodie qui comporte 2 vers en refrains. Je vois d’autres points communs dans ces poèmes : le renvoi d’un vers à l’autre (« s’il ose Marcher »), l’allitération en G ; par contre le rythme est beaucoup plus fluide et les mots coulent comme un ruisseau. A noter le chaton noir qui fait contraste avec les couleurs douces du reste du tableau. La neige  n’a pas fini d’être source d’inspiration…

*Gijsbrecht Leytens connu comme le Maître des paysages d'hiver, est un peintre flamand du XVIè siècle spécialisé dans la peinture des scènes d'hiver, souvent dans les bois (Winterken : "petit hiver"), il est influencé notamment par Brueghel l'Ancien.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article