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La Page poésie d'Odile : Voler

2 Septembre 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La Page poésie d'Odile  : Voler

Depuis Icare, l’homme a toujours rêvé de voler. L’oiseau est un symbole de liberté, comme le vent léger ou les nuages qui filent. Et il y a réussi, puisque il existe maintenant toutes sortes d’aéronefs, et même des ailes de substitution comme les deltaplanes, les parapentes et les propulseurs à moteur. Chagall a, dans nombre de ses toiles, ajouté des ailes à ses personnages qu’il a transformés en anges, ou il les a tout simplement peints flottant dans l’éther, sans autre raison que son bon désir. Cela fait partie de sa symbolique, comme l’oiseau d’ailleurs, ou la chèvre, souvent présents dans un coin. Difficile d’accéder au monde de Chagall, il faut un long apprentissage pour accepter ses fantaisies et ses postures étranges. Il m’a fallu du temps pour, sinon aimer, tout du moins apprécier. Son ami Picasso disait de lui : « Je ne sais pas d’où il sort ces images ; il doit avoir un ange dans la tête ». Il est vrai que ses peintures souvent diluées et floues, évanescentes, avec prédominance de touches bleues, ont de quoi surprendre ; Sa femme Bella est omniprésente et l’amour qu’il lui porte est palpable à travers tous les couples d’amoureux (volants) qu’il peint souvent enlacés, et en habit de mariés. Le peintre belge Folon a adressé un clin d’œil à Chagall en dessiné de petits hommes volants pour le générique de fin d’Antenne2 (de 1975 à 1983), aussi célèbres que les Shadocks, ils ont séduit la population française, sur fond de ciel étoilé, d’aube ou de coucher de soleil.

Charles d’Orléans aurait sûrement apprécié, lui qui rêvait d’apprendre à voler un jour. Le texte original est en ancien français, peu compréhensible, et j’ai d’ailleurs remplacé le mot « elles » qui avait été maintenu dans la traduction, par AILES ce qui rend le texte plus facile à lire. Les phrases ont quasi toutes une construction inversée -avec le verbe à la fin- et le pronom personnel est souvent absent (« sur ailes [JE ] me sentirai »). Toutes ces bizarreries surannées et poétiques font de ce texte un poème charmant qui ressemble à une comptine dont D’Orléans est familier. (« Hiver vous n’êtes qu’un vilain ! » appris par tous à l’école !)

Tout autre est le sonnet en alexandrins de Sully Prudhomme, qui invoque le ciel (« Grand ciel », « ciel pur » !) et l’attirance qu’il exerce sur lui (et sur tous les hommes). Le style est beaucoup moins léger, la dernière strophe est très pesante par toutes ses allitérations, notamment en G, et ses rimes en « antes », on ressent littéralement qu’il est cloué au sol malgré ses ailes qui maintenant l’entravent. (Cf. L’albatros de Baudelaire) ; Il s’agit bien sûr d’une allégorie qui montre qu’à trop aspirer à l’idéal, tel Icare, on peut tomber plus bas.

Quant à la citation du Dalaï Lama : no comment ! Tout est dit.

 

 

La Page poésie d'Odile  : Voler
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