CCAPV : Pays d'Art et d'histoire :Saint Benoît
La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »
La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».
Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.
plus d’informations sur le label :
Cette semaine, partons à ... Saint-Benoît
Découvrons Saint-Benoît
Le saviez-vous
Nom des Habitants : Les Saint Benoîtiennes et Saint Benoîtiens, aussi appelés les San-Bénéchiers
Saint Patron : saint Marc, le 25 avril
Fête patronale : : autour du 10 juillet, les statues des deux saints, saint Benoît et saint Marc sont mises à l’honneur.
Le 4 août 2021, la CCAPV a été reçue par les élus de Saint-Benoît pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.
Le territoire de la commune de Saint-Benoît est occupé depuis le Néolithique avec une fréquentation humaine attestée vers 4000 ans avant J.-C dans certaines cavités. La grotte de la « Lare » a été fouillée dans les années 1950 par l’équipe du musée d’anthropologie préhistorique de Monaco et a fourni de précieux éléments pour la compréhension des modes de vie des hommes de la période du Chasséen*. L’occupation de Saint-Benoît à la période romaine n’a laissé que peu de traces avec quelques fragments de tegulae retrouvés notamment vers l’ancien hameau d’Ourges, à proximité d’une voie de passage importante qui permettait de relier la cité de Glanate* à la vallée du Verdon. Village « relais », Saint-Benoît est lié au passage de marchandises à travers les Alpes, par la route du Mercantour. Au 12ème siècle, l’habitat se rassemble, sur un piton rocheux bien exposé et en position stratégique d’observation sur les vallées de la Vaïre et du Coulomp, autour d’une église et non d’un château. Sous le contrôle des seigneurs certainement inféodés aux Garac, un prieuré est alors fondé par les moines bénédictins de l’abbaye piémontaise San Dalmaso de Pedona, qui sera à l’origine du village actuel de Saint-Benoît. Depuis 1760, la paroisse de Saint-Benoît est rattachée au diocèse de Glandevès. Pendant la période révolutionnaire et à la suite du décret de déchristianisation du nom des communes, Saint-Benoît se voit brièvement rebaptisée « Collet » avant de récupérer son nom. Le village de Saint-Benoît est marqué par une forte activité agricole d’élevage et de cultures en terrasses, dont on peut encore voir dans le paysage les traces d’un patrimoine bâti en pierre sèche.
La commune de Saint-Benoît occupe une superficie de 21,03 km² et le village se situe à 720 m d’altitude, en position dominante sur la vallée du Coulomp. Le terroir se caractérise par la présence de nombreux « écarts » dont Ourges et Torchefelons sont les plus importants.
Plusieurs grottes sont connues sur la commune de Saint-Benoît : « Echelons », la « Lare », les « Perles », le « Radar », les « Raganéous » et les « Théoriciens ». Certaines sont d’ailleurs reliées entre elles et forment un immense réseau labyrinthique au sein de la montagne de la Lare. Paradis de la spéléologie, les premières explorations des grottes datent des années 1950, par Michel Siffre, célèbre spéléologue niçois. Le terroir communal recèle de nombreuses richesses géologiques : paléo-falaise, brèche de versant, réseau souterrain dense et complexe. Et il reste encore, pour les spéléologues passionnés, des découvertes prometteuses à mener.
La commune dispose d’une église et d’une chapelle Notre-Dame. L’église de Saint-Benoît est dédiée à Saint Marc. Elle semble avoir été édifiée au 17ème siècle, un arc doubleau*dans la nef porte la date de 1667. Elle succède ainsi à un vaste édifice médiéval qui semble antérieur au 13ème siècle et pourrait correspondre au prieuré fondé au 12ème siècle par l’abbaye piémontaise San Dalmaso de Pedona. Plusieurs délibérations du conseil de la paroisse en 1665 mentionnent des travaux à apporter à la nouvelle église, notamment au niveau des voûtes. A la fin du 19ème siècle, la sacristie est construite. Le séisme du 23 février 1887, dont l’épicentre était en Italie, région Ligure, a fait des dégâts sur l’église de Saint-Benoît. En 1910, le clocher est frappé par la foudre, provoquant un incendie dans l’église et des travaux sont réalisés. La commune poursuit aujourd’hui l’entretien des deux édifices religieux.
L'existence d’un pont à l’emplacement du Pont de la Reine Jeanne est attestée dans les archives dès 1296. Le pont sert à franchir le Coulomp notamment pour le passage des troupeaux de moutons allant et revenant de la montagne. Le pont est reconstruit entre 1680 et 1687 mais il tombe rapidement en ruine. En 1727, un devis est dressé par Georges Vallon, architecte des États de Provence, pour la construction d'un pont à une arche. Le chantier est réalisé par l'entrepreneur Joseph Blanc, du Fugeret. Il aboutit à une modification du projet de 1727 qui fit passer la portée de l'arc de 20 à 32 mètres, pour des questions techniques de construction et de stabilité. L'ouvrage est achevé en 1733. Il est à nouveau endommagé en 1940 et une campagne de consolidation de la maçonnerie est conduite en 1978. Le nom du pont ne remonte pas à des temps immémoriaux. Ainsi, dans le cadastre napoléonien de 1830, le pont est indiqué comme pont de Saint-Benoît. En 1928, le pont est inscrit au titre des Monuments Historiques et il est indiqué sous le nom de « Pont de la Reine Jeanne ». La commune a lancé en 2022 un diagnostic architectural et souhaite conserver et mettre en valeur cet édifice emblématique. La communauté de communes l’accompagne dans ce projet.
En 1361 Saint-Benoît compte 55 feux, soit environ 275 habitants. Puis, le nombre d’habitants augmente de manière régulière et se stabilise autour de 500 habitants dans la première moitié du 19ème siècle. La commune atteint son pic démographique en 1841 avec 590 habitants. Victime de l’exode rural, le village ne compte plus que 379 habitants en 1896, 269 habitants en 1901 et 54 habitants en 1975. Depuis lors, la population du village s’est remise à croitre et en 2018, on dénombre 149 habitants.
: La vigne à Saint-Benoît est attestée dès le 13ème siècle. La tradition orale indique 3 types de vignobles : les vignes d’altitude (jusqu’à 900 m) ; les vignes de coteau ; les vignes de fond de vallée. Cette culture a laissé des traces dans l’architecture locale. Ainsi, dans quasiment toutes les maisons du village, on peut encore voir au sous-sol, des caves à vin voûtées, destinées à la transformation et au stockage du vin. Pour en savoir plus, le livre de Mathieu Sieye, Traces, Saint-Benoît, un village de Haute-Provence (2018) donne toutes les explications sur l’histoire du village et de ses habitants.
Plus d’informations en contactant la Mairie :
* Le coin des cruciverbistes
*Le 𝗖𝗵𝗮𝘀𝘀𝗲́𝗲𝗻 est une période de la préhistoire comprise entre 4350 et 3300 avant J.-C. (Néolotihique moyen). Le Chasséen se caractérise notamment par une production d’objets spécifiques en pierre et en céramique.
* 𝗚𝗹𝗮𝗻𝗮𝘁𝗲, aussi appelée Glandève, est aujourd’hui la commune d’Entrevaux. Le site antique de Glanate est une ancienne agglomération romaine, située dans une plaine, au lieu-dit Notre-Dame de la Seds, où ne subsiste aujourd’hui que l’abside de l’ancienne cathédrale.
*Un 𝗮𝗿𝗰-𝗱𝗼𝘂𝗯𝗹𝗲𝗮𝘂 est un arc appuyé sur la courbure intérieure d’une voûte, il a une forme en saillie et retombe sur deux piliers. Il assure le maintien et la solidité de la voûte. On dit qu’il « double la voûte ». Les arcs-doubleaux délimitent les travées d’une nef.
Service Communication de la CCAPV
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