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La page poésie d'Odile : Soyez au parfum ! Avec Baudelaire

24 Mai 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  :  Soyez au parfum ! Avec Baudelaire

Soyez au parfum ! Avec Baudelaire

Toute l’œuvre de Baudelaire est parfumée ! Comme disait la critique du livre de Patrick Süskind « Le parfum », que je vous recommande vivement : « ce livre sent à toutes les pages ! » Il en est de même pour Les Fleurs du mal. Ces fleurs ont fait scandale car trop odorantes, entêtantes, sensuelles, pleines de sensibilité, bref parlant trop aux sens… Evidemment, Baudelaire évoquant aussi bien le parfum d’une femme que la pestilence d’une charogne, cela jette un froid et fait un peu désordre, je le reconnais. Mais ce génie des mots parvient à nous imprégner de ce qu’il sent et ressent, si bien que l’odeur vient jusqu’à nos narines et l’émotion jusqu’à notre cœur. Il y a des vers comme « chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir » qui sont gravés dans ma mémoire depuis 50 ans… « Harmonie du soir » (gorgé des parfums du soir) ou « Correspondances » (empli d’ambre et de musc) sont mes deux poèmes préférés de Spleen et ils sentent à plein nez. Ce ne sont pas les seuls : Baudelaire évoque toute une série de parfums existants dans la nature mais surtout exotiques.  Dans « Parfum exotique » le poète mentionne « le parfum des verts tamariniers ». De même, dans « La  Chevelure »,  le poète cite les fragrances de la « forêt aromatique »  ainsi que l’odeur de l’« huile de coco, du musc ». Mais non content d’évoquer les parfums de la nature ou de la femme aimée (la mulâtre Jeanne Duval), il les crée également : « Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies » (« Correspondances »). Je ne sais si c’est trop sensuel, trop symbolique, trop surréaliste pour l’époque, trop ceci ou pas assez cela, mais je trouve ces vers tout bonnement sens…ationnels…

Les peintres que je vous propose aujourd’hui pour l’accompagner sont de diverses époques mais évoquent tous le parfum, soit des fleurs, soit des flacons, soit des pommes de senteur (ou pomandres). Ne m’en veuillez pas pour René Magritte car j’ai horreur de ce tableau, je le trouve très laid, mais je ne pouvais pas ne pas le joindre, vu la symbolique et l’humour qu’il apporte à cette page. Tout à l’opposé, John W. Waterhouse, que je vous ai déjà proposé,  est un peintre anglais préraphaéliste du XIXème siècle qui s’inspire souvent de la littérature et la mythologie, et moi j’aime bien. Certes les poses sont un peu artificielles mais j’adore ces gestes élégants et ce léger flou autour des personnages lumineux. Un mot sur le peintre italien Silvestro Lega, car il est intéressant de savoir qu’il fait partie des macchiaioli (macchia = petite tache) précédant au XIXème siècle les impressionnistes en France et qui privilégient la figure sur le paysage.

*au Moyen Age des bijoux en forme de boules ouvragées et précieuses, emplies de musc ou d’ambre, qui ne quittaient pas leur propriétaire (portrait de Lucrèce de Medici, Agnolo Bronzino, peintre italien du XVIème siècle). Ils s’ouvrent souvent en quartiers d’orange…    

La page poésie d'Odile  :  Soyez au parfum ! Avec Baudelaire
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