La Page poésie d'Odile : « la lecture en peinture »

1 Mai 2024 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

Quelques mots sur la page poésie « la lecture en peinture »

Pas de sujet sur le muguet ou le travail en ce premier mai : je vous les « sers » chaque année. J’ai choisi le thème de la lecture pour 2 raisons. En ce moment les émissions se multiplient concernant les achats de « deuxième main » et le livre fait partie des objets les plus recherchés sur le marché de l’occasion. La deuxième raison est le club Chante livre qui fait le bonheur des lecteurs et lectrices de St André. Avec cette page, je rends hommage aux responsables qui se multiplient pour apporter plaisir, évasion et culture aux adhérents de l’association. Mille mercis pour leur implication sans faille et leur talent d’organisatrices.

Pour commencer je vous livre la célèbre entrée en matière de Rabelais concernant son non moins célèbre Gargantua. Ce dizain (dix vers) de décasyllabes (dix pieds) est apparu dans la seconde édition pour corriger l’effet négatif produit par le prologue du récit ; en fait l’auteur prévient le lecteur que ce qui va suivre « c’est pour rire ». Cet avertissement pourrait commencer le one man show de tous les « chansonniers » et pamphlétistes depuis Molière jusqu’aux humoristes actuels, il est tellement moderne sur le fond, sinon dans la forme en ancien français. Pour plus de facilité de lecture en voici une petite traduction.

« Amis lecteurs, qui lisez ce livre,

Défaites-vous de toute passion,

Et, en le lisant, ne vous scandalisez pas :

Il ne contient ni mal ni infection.

Il est vrai qu’ici vous n’apprendrez

Rien de parfait, à part sur le rire ;

Mon cœur ne peut rien choisir d’autre,

Quand je vois le deuil qui vous mine et consume

Il vaut mieux écrire du rire que des larmes,

Parce que le rire est le propre de l’homme ».

Notez les 3 phases de ce petit texte plutôt malin : ce « Amis lecteurs », terme d’affection pour mettre le lecteur en confiance, puis dans un deuxième temps 3 vers pour le rassurer sur la teneur des écrits, et enfin la façon assez astucieuse en 4 vers de montrer ses écrits comme une thérapie par le rire.

Je l’ai accompagné d’un poème délicieux sur l’école, où les mots et les lettres forment une joyeuse ribambelle « que l’on voit s’échapper des pages ». Si vous ne connaissez pas Pierre Gamarra, instituteur puis journaliste français, sachez qu’il est surtout connu à travers son œuvre pour les jeunes, fréquemment enseignée dans les écoles. Sa poésie et ses romans entretiennent un lien très fort avec Toulouse, et le Sud-Ouest dont il est originaire.

Quant aux illustrations elles sont pléthores et parlent d’elles-mêmes. Vous noterez au passage que je n’ai pu m’empêcher d’y glisser Baudelaire, mais pour une fois, pas dans le registre poétique. La détente se lit dans les attitudes nonchalantes et sur tous les visages, sauf le sien, étant certainement plongé dans une étude ou une traduction comme celle de l’œuvre d’Edgar Poe, magnifiquement rendue par le poète au demeurant. Un petit mot sur Mary Cassatt, une peintre américaine, protégée d’Edgar Degas, liée aux impressionnistes sans en faire vraiment partie car elle navigue entre plusieurs tendances (nabi notamment).