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Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

La page poésie d'Odile : la nuit de mai

22 Mai 2014 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

Une fois de plus on retrouve la symbolique de la Muse personnifiée en femme amoureuse, comme dans « Les Pas » de Paul Valéry par exemple. Donc, à prendre au premier degré ou au deuxième… ou au troisième même, car les poètes sont des gens compliqués, ils aiment nous perturber comme ils sont eux-mêmes tourmentés…

La nuit de mai

LA MUSE

Poète, prends ton luth et me donne un baiser ;
La fleur de l'églantier sent ses bourgeons éclore,
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s'embraser ;
Et la bergeronnette, en attendant l'aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.

LE POÈTE

Comme il fait noir dans la vallée !
J'ai cru qu'une forme voilée
Flottait là-bas sur la forêt.
Elle sortait de la prairie ;
Son pied rasait l'herbe fleurie ;
C'est une étrange rêverie ;
Elle s'efface et disparaît.

LA MUSE

Poète, prends ton luth ; la nuit, sur la pelouse,
Balance le zéphyr dans son voile odorant.
La rose, vierge encor, se referme jalouse
Sur le frelon nacré qu'elle enivre en mourant.
Écoute ! Tout se tait ; songe à ta bien-aimée.
Ce soir, sous les tilleuls, à la sombre ramée
Le rayon du couchant laisse un adieu plus doux.
Ce soir, tout va fleurir : l'immortelle nature
Se remplit de parfums, d'amour et de murmure,
Comme le lit joyeux de deux jeunes époux.

LE POÈTE

Pourquoi mon cœur bat-il si vite ?
Qu'ai-je donc en moi qui s'agite
Dont je me sens épouvanté ?
Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
Pourquoi ma lampe à demi-morte
M'éblouit-elle de clarté ?
Dieu puissant ! Tout mon corps frissonne.
Qui vient ? Qui m'appelle ? - Personne.
Je suis seul ; c'est l'heure qui sonne ;
Ô solitude ! Ô pauvreté !

LA MUSE

Poète, prends ton luth ; le vin de la jeunesse
Fermente cette nuit dans les veines de Dieu.
Mon sein est inquiet ; la volupté l'oppresse,
Et les vents altérés m'ont mis la lèvre en feu.
Ô paresseux enfant ! Regarde, je suis belle.
Notre premier baiser, ne t'en souviens-tu pas,
Quand je te vis si pâle au toucher de mon aile,
Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dans mes bras ?
Ah ! Je t'ai consolé d'une amère souffrance !
Hélas ! Bien jeune encor, tu te mourais d'amour.
Console-moi ce soir, je me meurs d'espérance ;
J'ai besoin de prier pour vivre jusqu'au jour.

Alfred de Musset

 

Le printemps (Botticelli)

Le printemps (Botticelli)

"Pour avoir vu les tableaux de Botticelli à Florence, je peux vous dire qu'ils sont impressionnants (je dis "ils" car je pense aussi à la Vénus sortant des eaux), le jardin de Vénus, assimilé dans l'imagination de Botticelli au jardin des Hespérides (ancien nom du tableau) mérite d'être observé un long moment, les bancs sont faits pour ça, par la foule de détails à visualiser. Par contre, un bémol: les vitres de protection, même si elles sont anti-reflets, gâchent beaucoup le plaisir. (Enfin, pour moi)".

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