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La page poésie d'Odile : Fous ou génies ? Les deux sans doute…

15 Mars 2025 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile : Fous ou génies ? Les deux sans doute…

Fous ou génies ? Les deux sans doute…

Cette page, en ce mois de mars dit « mois des fous », est dédiée aux artistes peu équilibrés (est-ce une lapalissade ?) qui nous ont laissé des chefs d’œuvre. Ils sont légion, car dit artiste dit passion et qui dit passion dit aliénation. Au fait, pourquoi dit on « mois des fous »? Tout d’abord, l’explication la plus visible est la météo chaotique, les giboulées de mars font leur grand retour, avec cette transition entre l’hiver et le printemps, entre le sommeil et la saison des amours…Certains parlent de Mars, le belliqueux Dieu romain de la guerre, d’autres d’un proverbe ancien provençal qui place Mars sous l’influence de la lune, réputée astre instable.(« Fou coume la luno de mars »). Pour en revenir à nos fous géniaux, Gérard de Nerval en est un des exemples les plus représentatifs en littérature. Dans la tradition des grands romantiques, il s’est suicidé après une alternance de périodes de folie et de lucidité. Et pourtant, il suffit de s’imprégner de ces quelques quatrains pour en admirer le style, la musique, la perfection. Ils traduisent et dégagent une forte émotion par leur tristesse, leur nostalgie, mais également leur pureté, leur élan vers l’idéal. Nerval mêlait le rêve et la réalité et, ici, on reste dans l’onirique, surtout dans le deuxième poème où il se retrouve dans le passé avec un idéal féminin qu’il a recherché toute sa courte vie. (Une princesse ? Une fée ?) Remarquez dans le premier poème quelques figures de style inédites et combien évocatrices. Outre l’anaphore « A là » qui crée le rythme et l’équilibre, on peut noter la tournure « doux rayon qui m’a lui » au lieu de « qui a lui sur moi ». Cette transformation du complément de lieu en COD permet certes, de conserver le nombre de pieds du vers, mais aussi renforcer l’impression physique de lumière. Cette tournure est incorrecte, la formule exacte aurait été « m’a illuminé » mais quelle différence dans l’esthétisme et l’originalité du vers ! Les deux derniers vers sont sublimes par l’analogie entre les trois termes isolés, sans phrase construite, et aussi par le premier et le dernier terme mis en exergue qui renforcent tout le poème. Un mot de Fiedrich Holderlin, qui est un poète philosophe allemand, devenu fou dans la deuxième moitié de sa vie, et qui est en partie inspiré par le romantisme de Goethe.

Si l’on parlait un peu des artistes peintres de cette page. Tous avaient un brin de folie, mais pas une ne s’exprimait de la même manière, d’où leur originalité et leur génie. Van Gogh souffrait d’une grave dépression chronique qui l’a poussé à se mutiler, puis à se suicider ; Modigliani était très fragile physiquement mais aussi mentalement, cause -ou conséquence- d’addictions diverses (alcool, drogues); Andy Warhol souffrait du syndrome d’accumulation, proche du syndrome de Diogène*; quant au Caravage c’était un violent qui a fait de la prison pour homicide. Quant à Buffet, que j’apprécie énormément, il souffrait d’obsessions, puis de la maladie de Parkinson ; il n’avait jamais réussi à accepter le décès de sa mère, le tout l’ayant conduit au suicide à 71 ans en s’asphyxiant avec un sac plastique. On pourrait aussi ajouter à la liste : l’excentrique Dali, le tourmenté Courbet ou encore Basquiat, mort d’une overdose quelques jours après son ami Warhol. On pourrait discuter à l’infini sur ces névroses ou psychoses, pour essayer de décortiquer les causes à effets dans leur art, mais ce n’est pas le propos, le but est de montrer le talent de tous ces hommes à fêlures qui ont pourtant laissé au monde ses plus belles œuvres d’art.

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