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La page poésie d'Odile : Matisse voit rouge !

1 Juin 2024 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile : Matisse voit rouge !

Quelques mots sur la page : Matisse voit rouge !

 

En ce moment a lieu à Paris une exposition intitulée « Matisse, l’Atelier rouge » (parallèlement à une expo Bonnard dont nous avons déjà parlé récemment). Matisse est mis à l’honneur à travers son œuvre majeure, c’est une des plus connues, pas celle que je préfère, mais elle donne le ton.

Les œuvres toniques de Matisse illustrent à merveille la poésie colorée de Germain Nouveau. Notez combien le champ lexical des couleurs est étendu (j’en compte six). D’ailleurs le poème est un véritable tableau (« peindre », « te peindre », fresque »). Le champ lexical du corps est vaste lui aussi (cheveux, peau, corps, front, cils, nez, lèvre). A noter que les deux premières strophes du sonnet (quatrains) sont consacrées à la description de la femme, et les deux tercets à la peinture du décor. Ainsi le tableau est complet.

A noter également que « Almée », est une toile de Nathaniel Sichel où la musicienne a une harpe égyptienne dans les mains, et aussi une toile du peintre Edouard Pingret, légèrement antérieure, période où l’orientalisme était encore à la mode.

Le deuxième poème décrit surtout un paysage dans le soleil couchant, un tableau lui aussi, dans les tons rouges (« couchant, « soleil », « incendie », « feu », « rouges »  où quelques touches de couleurs plus froides rehaussent la toile (« fond bleu », « arbre vert »). On peut observer une différence de rythme entre ces 2 poèmes pourtant tous deux en alexandrins. Dans le deuxième les césures ne sont pas régulières du tout. C’est logique car l’un dépeint la mauresque alanguie dans un milieu confiné et douillet, l’autre traduit la marche du promeneur et les fulgurances des éclats de lumière.

L’Atelier rouge de Matisse est l’une des œuvres emblématiques du MoMA (acquisition en 1949). L’artiste y représente son environnement de travail : son atelier à Issy-les-Moulineaux et les objets qui s’y trouvent. J’aime bien cette omniprésence du rouge, mais malgré la description précise des meubles, tableaux et objets qu’il contenait à l’époque, je trouve tout cela un peu disparate, figé, mais c’est un avis perso. Je préfère « Le grand intérieur rouge » peint quarante ans plus tard, à la composition plus compacte et chaleureuse.

Un critique d’art ayant baptisé cette bande d’artistes coloristes aux tons forts et purs, des « fauves », le terme est resté et a même été revendiqué par les peintres eux-mêmes. Ces peintres post-impressionnistes, fauvistes, nabis, sont magnifiquement représentés par Gauguin

Quant à l’ensemble de l’œuvre de Matisse, on ne peut rien dire d’autre qu’il s’agit d’une peinture forte et haute en couleur, aux tons puissants,  si bien résumée par Apollinaire : « Si l’on devait comparer l’œuvre d’Henri Matisse à quelque chose, il faudrait choisir l’orange. Comme elle, l’œuvre d’Henri Matisse est un fruit de lumière éclatante ».

La page poésie d'Odile : Matisse voit rouge !
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B
Merci Odile..superbe travail qui braque le projecteur sur Matisse equi devient en parallèle source d'inspiration pour le poète Germain Nouveau..
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