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La page poésie d'Odile : La Chandeleur

1 Février 2024 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : La Chandeleur

Quelques mots sur la Chandeleur

C’est un thème un peu enfantin pour cette page aujourd’hui, mais il est toujours bon de rappeler l’origine des traditions, et pas seulement aux enfants. Comme beaucoup de nos fêtes traditionnelles, (bûche et sapin de Noël, gâteau des rois, etc.) la chandeleur est une fête religieuse, mais qui a une origine païenne comme de nombreuses célébrations chrétiennes. À l'époque des Romains, il s'agissait d'une fête en l'honneur du dieu Pan (Le satyre aux pieds de bouc et à la flûte…de Pan), liée à la fertilité. Toute la nuit, les croyants, revêtus d'une peau de bouc, parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux. En 472, le Pape en fait une fête religieuse, qui deviendra la célébration de la présentation de Jésus au Temple, cérémonie traditionnelle de reconnaissance publique de sa naissance. On organise alors des processions aux chandelles le jour de la Chandeleur, selon une méthode précise : chaque paroissien va chercher un cierge à l'église et doit le ramener chez lui sans qu’il s’éteigne. Un dicton de Franche-Comté dit d'ailleurs : « Celui qui la rapporte chez lui allumée/Pour sûr ne mourra pas dans l'année ».

Ce cierge béni est censé avoir le pouvoir d'apporter de bonnes récoltes. Entre temps est née une nouvelle tradition: celle des crêpes ! (Si on ne faisait pas de crêpes le jour de la Chandeleur, le blé serait touché par la maladie dans l'année) « Si point ne veut de blé charbonneux/ Mange des crêpes à la Chandeleur ».

D'ailleurs, en faisant sauter les crêpes, il fallait respecter une autre coutume, celle de la pièce d'or. Autrefois, les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Ensuite, la pièce était enfermée dans la crêpe avant d'être déposée par toute la famille en haut de l'armoire de la chambre jusqu'à l'année suivante. On récupérait alors les débris de la vieille crêpe pour donner la pièce d'or à un pauvre. Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d'avoir de l'argent toute l'année. En outre, autre superstition, celui qui retournait sa crêpe avec adresse sans la laisser tomber, aurait du bonheur jusqu'à la Chandeleur suivante. Aujourd'hui, on a seulement conservé la tradition de manger des crêpes, symbole du retour du Soleil et de la fin de l'hiver.

Cette signification est bien évoquée dans la première comptine de cette page qui célèbre le retour de la lumière. Dans la deuxième comptine, très ludique, c’est plutôt le côté gourmand qui est célébré, avec une recette originale assortie aux prénoms. Pour jouer, chaque enfant peut composer la sienne : un peu de lait pour Shirley, un peu de farine pour Karine, 4 œufs pour mon neveu, etc. A noter le premier vers : « Les chandelles de la chandeleur/ Chantent qu'il est l'heure », un jeu d’allitérations très musicales qui donnent un petit air de chanson à ce poème. Tout ce qu’il faut pour que les petits le retiennent par cœur.

Quant aux illustrations, elles sont très nombreuses pour célébrer cette tradition ancestrale. Et l’on remarque que presque tous les tableaux représentent des enfants et des foyers : les crêpes sont bien le symbole de la famille réunie, comme celui de Noël.

Une mention particulière à Alfred Desplanques dont la toile me fait penser à la célèbre « Laitière » de Vermeer*. Ce peintre du XIXème S, début XXème est originaire de Tourcoing et représente le peuple dans ses tâches journalières, comme Vermeer représente la cuisinière à l’œuvre. (Non, ce n’est pas une laitière mais une simple femme à la cuisine, et, contrairement à Desplanques dont le petit peuple est le sujet principal, c’est l’unique tableau de Veermeer qui représente une femme d’humble condition)

La page poésie d'Odile  : La Chandeleur
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