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La Page poésie d'Odile : Lorsque l’enfant paraît : Jour de naissance

12 Août 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La Page poésie d'Odile  : Lorsque l’enfant paraît : Jour de naissance

Lorsque l’enfant paraît : Jour de naissance

Le thème de ce mois est inspiré par la naissance d’Adèle, la petite-fille de Katya, ma protégée ukrainienne, à laquelle j’ai assisté avec émotion. 

Je trouve ce poème d’Albert Samain terriblement émouvant. Tout en délicatesse, plein de pudeur devant un sentiment d’homme, des émotions de père et non de maman comme on le voit si souvent. Les champs lexicaux, très riches, décrivent la sérénité (paisible, veilleuse, étouffant ses pas, calme, souffle (2X) ; la pureté et la fragilité de l’enfant (candide, faiblesse, douceur, neige, oiseau, lys, pure, innocent…) ; les références au corps, tout d’abord de l’enfant (lèvres, doigts, main, tête, bras, cheveux, front, pieds…) puis  du père (regard, entrailles, sang, cœur) qui traduisent avec force l’importance des liens du sang. A noter que ce terme de « sang » est employé dans le poème dans le sens d’attachement paternel. Il s’agit d’un trope, (du mot tropos en grec : direction) qui associe le sens propre, concret, d’un mot et son sens figuré. Le dynamisme du langage permet des associations, des rapports instantanés entre les idées. (Analogies, syllepses, euphémismes etc.)

Les mêmes thèmes exactement se retrouvent dans le poème d’Hugo : le calme, la douceur, la présence protectrice, la pureté, le bonheur…ici, l’ombre bienveillante n’est pas celle du père mais du poète. Peut-être un peu moins touchant que celui de Samain pour cette seule raison. Le style est flamboyant, comme toujours chez Hugo, mais la figure de style la plus marquante est le renvoi d’un seul mot en fin de vers (Farouches, sourire, aux roses, etc.). Comme l’anaphore (répétition) en début de phrase martèle le terme important, le renvoi au vers suivant est une façon de rehausser un mot. Ici c’est le bonheur qui est mis en valeur, et même le dernier vers « qu’on pleure », puisque ce sont des larmes de joie.

Pour les illustrations, j’ai choisi un détail de la toile de Klimt « Les trois âges de la femme » où l’on ressent également la tendresse et la douceur de la maternité ; un tableau de Raphaël, la perfection bien évidemment ; et une mère et l’enfant de la période bleue de Picasso, en monochrome, avec une attitude également pleine de tendresse, mais Picasso s’est attaché à peindre la misère sociale, donc l’impression donnée par la douce attitude protectrice de la mère est atténuée par les couleurs froides, la position par terre, les pieds nus et la dureté des traits de la femme qui évoquent une situation précaire, heureusement soulagée par la présence de l’enfant. 

La Page poésie d'Odile  : Lorsque l’enfant paraît : Jour de naissance
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