Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

La page poésie d'Odile : le Soleil

19 Août 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : le Soleil

Quelques mots sur la page du soleil…

Un peu de Baudelaire pour changer, cela faisait longtemps que je n’en avais pas proposé. Et comme d’habitude il souffle le chaud et le froid, le sublime et la laideur, le gai et le triste : choquer pour mieux émouvoir ! Je dirais pour mieux éblouir. Baudelaire est le magicien de tous les contrastes. Oppositions et antinomies à gogo: soleil/cruel, ville/champ, vers/roses, béquilles/jeunes-filles, hôpitaux/palais …Le soleil n’est vraiment sublimé qu’à partir de la deuxième strophe. Dans la première, tout est laid : vieux, masures, luxure, trébuchant, heurtant. En fait, comme le soleil le fait sur la terre, le poète va illuminer la laideur et la transformer en beauté. Comme lui, au début il s’exerce, brûle au lieu de caresser, cogne au lieu d’effleurer, puis il rend toute chose belle. Il suffit de noter le champ lexical qui change : nourricier, éveille, évaporer, miel, rajeunit, gai, croître, immortel, fleurir, ennoblit, palais…D’ailleurs, tout est résumé en un seul vers qui concerne à la fois le poète et le soleil : « Il ennoblit le sort des choses les plus viles ».

Pour illustrer ce soleil « cruel » et bénéfique à la fois, j’ai choisi des astres complètement différents, des chauds, des froids, des colorés : safran, rouges ou même bleus, des rayonnants ou stylisés, des sphères parfaites ou des couchants étalés, des flamboyants ou des glacés. Ceux de Van Gogh sont toujours éblouissants, ceux de Warhol ressemblent par contre à des boules de glace aux divers parfums. Ceux de Monet sont souvent brouillés, comme des œufs, tandis que ceux de Chagall, rouges la plupart du temps,  font ressortir son éternel bleu violent. Que dire du soleil de Nolde ? Il est merveilleusement brûlant, incendiaire…Il fait flamboyer tout le paysage avec ses couleurs toujours aussi vives. A tel point que le rouge du soleil sur la mer bleue donne des vagues… vertes…pas très logique, mais cette note froide apaise l’œil instantanément. Le violet, lui, qu’il affectionne particulièrement, est plutôt dans les airs. Pour l’anecdote, ce qu’il faut savoir sur Emil Nolde (du nom de son village, en réalité il s’appelle Hansen,  La « légende allemande »), à part la beauté de ses couleurs crues, pures, appliquées en aplats, c’est qu’il a un passé plutôt trouble. Il s’est posé en victime des nazis qui lui auraient interdit de peindre (« art dégénéré) mais en fait il a adhéré au parti, arborait le drapeau avec croix gammée sur sa façade  et il était profondément antisémite. Cela n’enlève rien à sa peinture, mais…

« Ce n’est pas un mystère : Nolde était antisémite, raciste et national-socialiste convaincu », explique l’acteur Felix Krämer

Petit aperçu des couleurs de Nolde pour ceux qui auraient oublié. Personnellement j’adore.

La page poésie d'Odile  : le Soleil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Là où me semble t-il Nolde réussit c'est dans ses aquarelles marines ou paysagères, tropicales aussi car il a voyagé. J'ai vu il y a deux ans une expo exceptionnelle à Hamburg. J'ai été peu charmé par ses huiles surtout du début au fantastique lourd mais les aquarelles, les fleurs également, toujours formidables. Le génie picturale ne s'accompagne pas forcément d'une clairvoyance et d'une éthique humaniste.
Répondre