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La page poésie d'Odile : la révolte et la violence…

15 Juillet 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  :  la révolte et la violence…

Quelques mots sur la révolte et la violence

Ce poème d’Emile Verhaeren, notre poète flamand -très chauvin et pourtant francophone virtuose- souvent publié ici, est prodigieusement violent et fort. On y trouve tout : les flammes, la haine, l’agitation, la beauté dans la révolte ! Un immense champ lexical de la violence : sauvagement, haine (2X), fureur (2X), rage (2X), féroce, sang (2X), violence, sanglant, poing, mort… et du feu : rouge, feu (2X), étincelles, flammes, brûler, fumantes… Le style est haché, les vers irréguliers et traduisent parfaitement le halètement, la fuite, la lutte etc. De très nombreux verbes d’actions ajoutent à cette sensation d’agitation : bondir, passer, brandir, tendre, graviter, sauter, tout concourt à une anarchie générale et totale. Quelques vers d’anthologie à mémoriser : (toujours utile pour épater la galerie ou glisser dans une dissertation à titre d’exemple) « De ces foules, brassant leur houle avec leurs haines » : difficile de faire plus heurté comme sonorité et style. « Passer ; ou se casser les poings contre la porte ! » difficile de faire mieux pour évoquer les coups de poing avec l’allitération en P ; « C'est la fête du sang qui se déploie, A travers la terreur, en étendards de joie » : difficile de faire plus antinomique que fête/sang et terreur/joie. Ce vers est bouleversant. Observez les mots « las » et  « mollassement » barbarisme* (volontaire) accolé au verbe « chargent » pour parler des soldats et qui viennent s’opposer à la fureur du peuple. A noter aussi l’accumulation des termes de couleur : rouge, or, gris, vert, écarlate, noir -avec 4X le mot or et dorées s’il vous plaît-dans ce seul extrait et l’accumulation des répétitions. Notamment l’anaphore « des gens » qui souligne l’anonymat, le peuple. N’apprend-on pas aux élèves à éviter les répétitions ? Ici elles foisonnent pour alourdir le texte à dessein. On pourrait écrire un livre sur ce poème tant il est danse et évocateur. Mais ne faut-il pas laisser une part de mystère et éviter de décortiquer le texte, et plutôt admirer la beauté globale d’un poème au risque d’en perdre la spontanéité. 

Pour l’illustration je ne pouvais faire autrement que revenir au Street art qui est l’expression de la révolte par excellence, et pas seulement par les graffitis…L’incontournable et insaisissable Banksy  le rebelle, et aussi l’artiste anonyme Goin : son œuvre représente une Marianne à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, appuyée sur les ouvrages “1984” de George Orwell et “Le Meilleur des mondes” d’Aldous Huxley, et sur le point d’être frappée par deux policiers. L’un d’eux brandit un bouclier où est inscrit “49-3”. L’allusion au passage des lois passées en force est rehaussée par le titre “L’État matraquant la Liberté”…Cette ancienne polémique a été relancée plus récemment par son œuvre « Bad religion », femme voilée portant une étoile jaune. Cette œuvre magnifique a été détériorée quelques mois après avoir été peinte. 

La page poésie d'Odile  :  la révolte et la violence…
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