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La page poésie d'Odile : « Pour le meilleur et le meilleur »

6 Juin 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile : « Pour le meilleur et le meilleur »

Quelques mots sur le page « Pour le meilleur et le meilleur » …

En ce beau mois de mai, les mariages fleurissent comme les roses du jardin. Celui de ma nièce au milieu des vignes et des lavandes m’a donné envie de vous en conter quelques-uns en images. Le tableau du Douanier Rousseau, figé dans sa simplicité enfantine, celui de Dagnan-Bouveret dans le ton compassé traditionnel, celui de Poukirev dans le style arrangé (on dirait que la jeune-fille -unie contre son gré à un homme âgé- va à l’abattoir), celui de Tofano sur la musique de « Je t’aime moi non plus ». (En effet la mariée n’a pas l’air des plus enthousiastes et ne pose même pas les mains sur son mari qui l’étreint). Bref nous en avons de tous les (mauvais ?) goûts et pour tous les goûts. Il est très intéressant d’observer le célèbre tableau d’un des premiers impressionnistes, l’américain Théodore Robinson. Il a peint le mariage à Giverny de Suzanne, la fille de l’épouse de Monet, avec un autre jeune peintre américain. On reste entre soi chez les impressionnistes ! En effet, ce peintre est le symbole des liens entre la colonie des peintres américains de Giverny et les impressionnistes français. A noter le flou qui noie les personnages comme enveloppés par le voile de la mariée et aussi la fierté dans l’attitude du père. Abraham Salomon, également du XIXè siècle est un peintre anglais d'une famille d’artistes d’origine juive. Les costumes sont peints de façon très minutieuse et dans des tons colorés mais délicats, admirez les détails de la robe de mariée, des couvertures sur le fauteuil, de la coiffe de la mère, les tissus sont palpables et les visages très expressifs (je pense au tableau « Le malade imaginaire »).

Que dire du poème d’Aragon « Nous vieillirons ensemble », immortalisé par Jean Ferrat : un joyau ! Des vers époustouflants de simplicité dans les termes et le ton, ce qui n’est pas toujours le cas chez Aragon, parfois énigmatique, et pourtant emplis d’originalité et surtout d’émotion. (Le cœur qui « va l’amble » il fallait le trouver ce vers-là !).

Sublime Victor Hugo qui dépeint un vieil amour toujours vivace en des termes un peu désuets (hymen), un peu « too much » mais tellement touchants dans ces exclamations, ces incantations un peu dithyrambiques, l’amour qui se transforme en tendresse « Il garde ses rayons tout en perdant ses flammes » : quel alexandrin ! Perfection de la césure, du rythme, de la sonorité (dentales T et D) de l’allégorie du soleil… Il fait écho au vers « Il a la paix du soir avec l'éclat du jour ». Bref c’est sublime, c’est Hugo.

Enfin, je vous renvoie à l’histoire de Martin Gray* qui perdit sa femme et ses 4 enfants dans un incendie en Provence après avoir perdu sa première famille dans les camps. Je trouve qu’il chante l’amour à la façon de L’Evangile selon St Paul souvent cité dans les mariages. « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout ».Si vous l’avez oublié, relisez ce célèbre chapitre 13 de la lettre de St Paul aux Corynthiens  (https://www.aelf.org/bible/1co/13) Certaines versions remplacent le mot amour par charité mais je préfère cette traduction.

*https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Gray

 

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