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La page poésie d'Odile : Les roses

17 Mai 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : Les roses

Quelques mots sur les roses…

Une nouvelle fois je viens de m’apercevoir que j’ai choisi les peintures avant les poèmes. Ce n’était pas le but premier il y a quelques années lorsque j’ai commencé cette chronique. J’illustrais par quelques jolies toiles, les poèmes que j’appréciais. Depuis l’année dernière ce sont les peintures qui guident mon choix, sans en avoir pris conscience au départ. En réfléchissant j’ai enfin trouvé le point de départ de ce revirement, lorsque j’ai dû faire un édito sur Banksy pour la médiathèque, cela m’a donné envie par la suite de lui joindre des poèmes pour former une nouvelle page poésie...

Bref, parlons de Redouté car ce sont ses roses qui m’ont inspirée ce mois-ci, avec l’apparition des fleurs du jardin. Le peintre-graveur belge Pierre-Joseph Redouté, du XVIIIème siècle, qui était également enseignant, a fait carrière et est mort en France. Ses aquarelles de fleurs, et plus particulièrement de roses, véritables planches de botanique lui ont valu le surnom de «Raphaël des fleurs».

J’ai renouvelé l’association des deux amis Hugo et Gautier car leur duo fonctionne très bien. Leurs poèmes sont encore une fois très semblables sur le fond et même sur la forme. La rose a inspiré  de nombreux poèmes et chansons, (de Ronsard…à Bécaud) elle a toujours été comparée à la beauté de la femme. C’est le cas ici. La couleur de la peau, la douceur, la délicatesse, sont mis en avant dans les deux poèmes et les mêmes champs lexicaux sont utilisés. Celui de la couleur et celui de la carnation du visage. « Rose, carmin, rougir, blanche, incarnat, vermeil », et « chair, front, main, joue » pour l’un. « Rose, carmin, purpurine » et «main, œil, narine, lèvres, visage, joue »  pour l’autre. Alexandrins contre octosyllabes, à part cela on pourrait presque dire qu’ils se sont copiés, sauf que le poème de Gautier évoque une femme, celui d’Hugo un enfant. A noter aussi les inversions sophistiquées qui rendent le texte de Gautier moins lisible mais très châtié (« de carmin à peine est teinté » ; « de la chair a le velouté »), ce qui évoque tout à fait le thème de « la carte du tendre *» du XVIIème siècle ou même de « l’amour courtois »** du Moyen Age. Une bien belle association de grands maîtres qui ont porté haut les couleurs de la reine des fleurs, car comme chacun sait « l’important… c’est la rose ».

 

* « La carte du tendre » est une représentation ludique du pays des sentiments amoureux, (« lac de l’indifférence », « mer dangereuse », « village de billet doux »…) elle a été inventée au XVIIème siècle par quelques personnalités et dames dont Mme de Rambouillet…Cela peut apparaître de nos jours parfaitement ridicule mais ravissait les « précieuses » …

**L’amour courtois ou fin'amor d'après l'occitan, est une expression désignant au Moyen Âge la façon d'aimer avec courtoisie, respect et honnêteté, sa ou son partenaire, dans le but d'atteindre la joie et le bonheur, cet art de vivre avec sa doctrine et ses règles strictes, que l’on doit à Chrétien de Troyes va donner à l'amour une place primordiale et se propager dans toute l’Europe. (D’après Wikipédia)

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