La page poésie d'Odile : « Femmes je vous aime »…

13 Mars 2023 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

Quelques mots sur la page « Femmes je vous aime »…

En ce mois de mars et des droits des femmes, comme tout un chacun j’ai voulu rendre hommage à la femme, celle qui a fui les bombardements, celle qui a perdu son enfant, celle qui attend le retour d’un proche, celle qui souffre, celle qui subit, mais aussi celle qui aime, qui vit, qui peint ou écrit, qui couve… Tout en lançant un cri d’espoir pour que les droits de toutes celles qui sont bafouées, humiliées, utilisées, soient enfin respectés. Tous ces peintres je ne les ai pas choisis par hasard, ils ont tous magnifié la femme à leur façon. Du merveilleux nu de Modigliani à la femme de période cubiste de Picasso, ils représentent leur propre vision de la féminité, de la mère ou de l’amante. Je n’ai pas proposé de Madone à l’enfant car cela a souvent été mon sujet de Noël, J’ai plutôt sélectionné ce mois-ci des femmes plutôt que des mères. . Je n’ai pas proposé non plus de poèmes de Baudelaire, car déjà postés à plusieurs reprises en tant que magnifiques hymnes à la femme. Frida Kalho s’est souvent mise en scène elle-même pour représenter sa souffrance avec tous ses symboles autour d’elle, ici son collier d’épines qui symbolise la douleur dans son corps brisé. Bernard Buffet a peint sa femme Annabel son seul modèle, et amour de sa vie. Bouguereau et Raphaël ont représenté la grâce, notez comme la posture des bras et la tordion du torse sont identiques et apportent la touche de sensualité. D’autres facettes : la femme fatiguée par le labeur de la journée, celle qui se repose et s’instruit, celle qui « pose » et représente l’élégance de l’aristocratie : une merveille que cette dame à la licorne, figée, sévère, mais tellement classe.

Un panel dans lequel chacune peut se retrouve et s’identifier. Pas de féminisme, pas de polémique ici, juste diverses représentations et différents axes de vue pour nous mettre en valeur nous, les femmes....

Le poème de Victor Hugo est dithyrambique, original avec ses heptasyllabes, peu usités (perso je préfère les octo), il place la femme sur un piédestal, la divinise presque, elle est source de toute clarté et de toute beauté dans la nature. Notez le grand champ lexical de la couleur et la lumière : étincelles, diamants, bleu, rose, vertes, blanche. Même les roses ou les perles ne sont que pâles objets à côté d’elle. Les derniers vers sont un peu étranges et tranchent fortement avec le reste du poème pour renforcer l’opposition : « enlaidit, maladie, bête, nuit », pas très glamour en effet ! Quant à Louise Ackermann, beaucoup moins lisible, cette poétesse du XIXè S. ! Pourtant très en avance sur son temps pour ses idées et son quasi-féminisme, elle ne montre pas particulièrement sa sympathie envers ses congénères. « Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule, Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné…On ne peut pas dire qu’elle soit tendre. Anatole France parle d’une vieille dame « qui ressemble à une loueuse de chaise », tellement son apparence est négligée. Pour elle c’est la faute des hommes si les femmes sont comme elles sont : « l’homme n’a pas le droit de se plaindre des défauts, ni même des vices de la femme. Celle-ci n’a qu’un but au monde : le captiver, et pour y parvenir elle se modèle sur ses désirs. Or, que lui demande-t-il ? Des charmes et du plaisir. Elle se fait donc coquette, frivole, menteuse pour le séduire. » Pessimiste, sévère, renfermée, elle n’en a pas moins défendu les femmes, ce qui était étonnant à une époque où leur avenir était tout tracé. Avec son injonction et anaphore « Enviez-là », elle exhorte les femmes à se distinguer, se sublimer. Notez la majuscule à Elle, une divinisation qui renvoie à la mère du Christ, LA femme, et par analogie à l’image de la bonté et la colombe de la paix, enfin c’est mon analyse personnelle.

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