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La page poésie d'Odile : La fête c’est pour bientôt !

15 Décembre 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : La fête c’est pour bientôt !

Quelques mots sur la page « La fête c’est pour bientôt ! »

En prévision des fêtes, quelques pas de danse et quelques notes de musique : Rimbaud avec cette sublime poésie pleine d’humour, d’ironie, de tendresse et de sensualité, et des toiles d’un autre temps avec les joies campagnardes des Bruegel. De quoi remonter le moral en ces temps de grisaille et se préparer pour les agapes de fin d’année. Concernant Bruegel, on peut noter que les fils de « l’ancien » ont copié les toiles de papa. (Beaucoup de similitudes). On peut noter également que la danse n’est pas que l’apanage des bourgeois, (et les smokings-coktails-robes de soirée de Jean Béraud, Renoir ou  Tissot), on dansait beaucoup dans les campagnes, que ce soit aux bals populaires ou aux noces campagnardes ! Je propose également « la danse » de Derain au lieu de celle de Matisse prévue car je l’avais déjà postée et elle est tout de même plus connue. Voilà pour le tour des peintures qui composent un beau contraste, je trouve, entre la simplicité et la joyeuse débandade des fêtes campagnardes et el le côté guindé et même « coincé » des bals mondains.

Justement, le poème de Rimbaud est surtout une satire de la bourgeoisie de province oisive sous les chaleurs estivales et étalant son conformisme et son ridicule.
Il commence par critiquer le décor : policé, étriqué, domestiqué : "mesquines pelouses", "tout est correct", puis s’attaque au côté superficiel de l’accoutrement bourgeois : "breloques à chiffre" , "lorgnons", "volants", "canne à pomme", "prisent en argent","onnaing" (=pipe), en mettant l'accent sur les objets de luxe que possèdent les bourgeois, Rimbaud insiste sur leur côté matérialiste. Le champ lexical de l’aspect vestimentaire est très important. (A noter que, par opposition,  pour sa propre description vestimentaire on ne trouve qu’un seul mot : « débraillé »). Puis il se moque de l'aspect physique des bourgeois et leur corpulence :  "poussifs", "qu'étranglent les chaleurs" (hyperbole), "gros bureaux bouffis", "traînent", "grosses dames", "rondeurs de ses reins", "bedaine flamande". Les bourgeois sont assis à ne rien faire (autrement dit à s’engraisser) par opposition aux jeunes qui courent librement. En fait ils viennent parader pour s'habiller luxueusement, se montrer à la galerie, pas forcément pour apprécier la musique mais ne repérer que les « couacs ». Le poète s’attaque enfin de façon méprisante à la médiocrité des bourgeois : "leurs bêtises jalouses", "Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames", "Déborde" au vers 20 est mis en rejet (il déborde donc du vers) et laisse au lecteur imaginer le tabac qui déborde, en parallèle avec le débordement du corps du bourgeois sur le banc. La façon d’énoncer et la construction du poème marquent déjà la vive opposition entre Rimbaud et les bourgeois : chacun ayant une place marquée dans le poème. Dans les 5 premiers quatrains, "ils" représentent les bourgeois. Au 6ème quatrain, on retrouve des personne de classe sociale inferieure, des gens plus en marge de la société : "voyous", "pioupious", "bonnes". C'est une strophe de transition. Enfin dans les 3 derniers quatrains, les sujets sont "je" et "elles", soient Rimbaud et les filles. Après la vigueur satirique du poème des premières strophes, le ton change en fin de poème : la tendresse de Rimbaud allant aux "alertes fillettes" qui l’émoustillent par le contraste de leur allure émancipée ("riant","mèches folles") avec celle de leurs parents.. A noter les nombreuses parties du corps citées (yeux, cou, chair, dos, épaules…), qui montrent que le jeune-homme est excité par la vue des jolies filles, on peut dire qu’il les dévore des yeux. « À la musique » est un poème aux sujets classiques pour un tout jeune homme : l’amour, la révolte envers le monde qui l'entoure, mais la forme est d’une puissance et d’un style époustouflants pour cet âge.


1. Coiffures militaires rigides.
2. Polka-mazurka du compositeur Pascal
3. Jeune-homme élégant, snob et un peu ridicule.
4. Ici signifie « employés de bureau »
5. Conducteur d’éléphants ; par extension = guides.
6. Traités conclus entre les différents états allemands, juste avant la guerre franco-prussienne.
7. Prennent du tabac à priser dans des tabatières en argent.
8. Épater au sens strict= Aplatir en élargissant la base (un nez épaté). ici = étaler
9. Pipe en terre fabriquée à Onnaing, ville du Nord de la France.
10. Cigarettes dont le paquet était rose.
11. Soldats

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B
Toujours aussi enrichissant..Merci
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