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La Page poésie d'Odile : « C’est que du Bonheur »

2 Décembre 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La Page poésie d'Odile  :  « C’est que du Bonheur »

Quelques mots sur la page « C’est que du Bonheur »

Effectivement cette fois ce n’est que du Bonheur sur cette page, que du ROSA Bonheur !! Cette peintre française du XIXème siècle a été mise à l’honneur cette année pour son œuvre immense de peinture animalière. (Bicentenaire de sa naissance). Cette femme libre ne s’est jamais mariée et n’a pas eu d’enfant, elle a vécu avec 3 femmes différentes sans pour autant afficher son homosexualité ni faire de la provocation, elle a seulement revendiqué le droit de vivre sa vie comme elle l’entendait à une époque où les femmes étaient toutes coulées dans le même moule et n’avaient que peu de poids. Nathalie Micas, également peintre et rencontrée à 14 ans, a été sa compagne pendant 53 ans jusqu’à sa mort, la dernière étant une autre peintre (américaine), Anna Klumpke, beaucoup plus jeune, à qui elle a légué tous ses biens.

Elle a sollicité le droit de porter le pantalon, ce qui n’était pas autorisé à l’époque, et sa compagne Nathalie a fait de même. Cette autorisation leur a été accordée, eu égard à un métier (peintre animalier, donc !) où les crinolines étaient bien peu pratiques pour crapahuter dans les champs !!

Concernant les textes, j’ai dédié la petite citation de Victor Hugo à Rosa Bonheur elle-même, car elle a toujours été persuadée que les animaux qu’elle chérissait tant, avaient une âme.

Le poème de Maurice Carême est un peu plus sibyllin que d’ordinaire : ce fantôme de cheval qui traverse sa page et né de son imagination, semble pourtant bien vivant dans ses mouvements gracieux. Les animaux, notamment les chats, les oiseaux, ont toujours pris vie dans les comptines de ce doux poète, pour le grand plaisir des enfants (et de leurs maîtres et maîtresses).

« Vaches » de Paul Eluard est un hommage à ces mammifères de façon un peu plus terre-à-terre. Il les aime, certes, mais évoque ce qu’elles apportent aux hommes : leur chair, leur lait... Il existe un premier volet à ce poème :

On ne mène pas la vache
À la verdure rase et sèche,
À la verdure sans caresses.

L’herbe qui la reçoit
Doit être douce comme un fil de soie,
Un fil de soie doux comme un fil de lait…

Ces vers, qui chantent grâce aux répétitions (fil, doux), anaphores, (A la verdure), allitérations (L) sont extraits du recueil « Les animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux »…

Quant au texte de François Copée, il est simple et triste. Le champ lexical de la mort l’emporte sur celui de la vie et de la joie, (mort, tristes, mourir 2 X…, gris fer, squelettes…) mais le renouveau est bien présent en opposition avec cette tristesse qui baigne tout le poème : « Temps des violettes », « gazon d’avril », « irons courir ». Le poète joue avec ce contraste qu’il accentue sciemment en faisant rimer « délicat squelettes » avec « violettes ». C’est le paradoxe de la vie, du temps qui passe, et du renouveau, tant de fois évoqué par les poètes.

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P
Rosa Bonheur a consacré sa vie à peindre des bêtes comme on les appelait. En les élevant ainsi à la dignité de sujets à part entière. Sujets d'intérêt dignes d'échanges avec nous les animaux bipèdes, si souvent bêtes quand il s'agit de nos rapports aux animaux. Merci de vos choix poétiques. En particulier le poème un peu énigmatique et envoutant de Maurice Carême. Jean Dubuffet a consacré beaucoup de dessins aux vaches ( on en a fait un album).
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