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La page poésie d'Odile ; "troupeaux..."

25 Septembre 2018 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  ; "troupeaux..."

 

Commentaire de la page poésie "troupeaux..."

Ce très joli poème bucolique d'Hugo (mais connaît-on des poèmes de Hugo qui ne soient pas jolis ??) est simple et sophistiqué à la fois...Simple par le thème -la nature- et le vocabulaire employé, sophistiqué par le style très travaillé. Hugo nous a habitué à une forme certes classique, mais innovante par certains côtés, comme les renvois à la ligne (ce qui a fait s'étrangler les puristes en leur temps), par exemple : "Là, l'ombre fait l'amour ; l'idylle naturelle
Rit;" 

mais avec une musique très harmonieuse, faite le plus souvent d'octosyllabes ou d'Alexandrins. Ici, si les alexandrins sont présents, le rythme est haché, les césures irrégulières, les vers coupés. Ce rythme cahotant et chaotique n'est pas un hasard, il traduit la diversité et le remue-ménage de la nature...Les oiseaux, les fleurs, l'eau, les nuages, la mare, l'océan, tout bruit, tout bouge, tout grouille de vie. C'est ce mouvement perpétuel qui est traduit par l'irrégularité des vers. J'adore la métaphore du berger et du troupeau, comparant le promontoire qui surveille les vagues moutonneuses à un vieux pâtre pensif. Cela pourrait être emphatique, c'est seulement beau. Car en même temps, ce vieux berger noir qu' est la falaise, s'oppose à la petite bergère rieuse, comme les agneaux de la jeune fille s'opposent aux "moutons sinistres de la mer". Il y aurait tant à dire sur ce poème ! Il est très riche. Les champs lexicaux sur la nature, la mer ou les troupeaux sont très larges, je vous invite à les recenser. (Et les encenser). Observez le nombre de renvois à la ligne, de césures inégales , de découpage et dites-vous : quel génie !
"Chèvres, brebis, béliers, paissent ; quand, sombre esprit,
J'apparais, le pauvre ange a peur, et me sourit ;"

Quelques mots sur Camille Pissaro pour ne pas céder à mes préférences littéraires. Ce peintre "français", père de l'impressionisme, est aussi danois car né dans les îles vierges des Etats Unis -alors danoises- de père français et de mère créole, tous deux juifs ! Quel mélange ! Malgré plusieurs tableaux sur les quartiers de Paris, il peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant dans les champs, donc parfait pour illustrer ce texte d'Hugo. Sa petite bergère est peut-être celle de V.H et le vieux berger la représentation personnifié de son rocher "le vieux gardien pensif"...

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