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La page poésie d'Odile : "Tout feu, tout flamme"

1 Décembre 2017 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

La page poésie d'Odile  : "Tout feu, tout flamme"

"Tout feu, tout flamme"

En ce début de froidure, c'est le temps béni des feux à bois et des cheminées à la chaleur réconfortante, des flammes vacillantes, des parfums de résine et de bois odorant... En plus de ses propriétés apaisantes, fascinantes et bienfaisantes, le feu revêt toute une valeur symbolique par sa lumière flamboyante et la chaleur qu'il représente : la passion ("les feux de l'amour"), le dynamisme, l'énergie,("du feu de Dieu"), la couleur (chevelure "couleur de flamme"), l'enfer ("un feu d'enfer")... Bref c'est  le plus spectaculaire et le plus représentatif des quatre élément.

Le magnifique poème (extrêmement long*)sur Sodome et Gomorrhe de Victor Hugo, renferme un vocabulaire extrêmement riche sur le feu, mais ce qui me frappe le plus, c'est l'association qu'y est faite entre le feu et l'eau : "flots de soufre", "un fleuve de feu", "l'horrible pluie", "ruisselle", "limpide"...ainsi que la force frappante des termes employés. Grâce à cette force des termes, alliée à un rythme rapide, haché, aux vers très courts, aux actions répétées (dans une même strophe : "fuie", "périt", "foudroie", "bat", "crève"," roule", "tombe", "brise") ce poème est d'une violence inouïe pour traduire de façon très brutale cet épisode sanglant de la bible. Un style époustouflant et terriblement efficace! 

    Complètement différent est le poème d'Eluard, à la gloire du feu qu'il offre à son ami, pas de violence mais au contraire de la douceur et évidemment de la chaleur. Encore une fois un rapprochement avec les autres éléments : l'eau : "coulant dans l'eau fermée", et la terre : "Comme un mort je n'avais qu'un unique élément".  A noter quelques figures de style remarquables :  l'anaphore "un feu"; l'énumération (durant 3 vers) des termes du champ lexical sur la nature; et le magnifique oxymore : "parfum de leur chaleur" qui fait penser aux correspondances de Baudelaire.

Pour les toiles, admirez ces diverses représentation du feu, 

allant de l'incendie à l'enfer et observez cette peinture  de

 l'enfer par Rubens (XVIIè siècle) en la comparant avec celle 

de Hans Memling (XVème. Tous deux peintres flamands nés en 

 Allemagne). Je trouve qu'il y a un air de famille !

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*http://www.poesie-francaise.fr/victor-hugo/poeme-le-feu-du-ciel.php

*L'oxymore : est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire, comme « une obscure clarté » (Pierre Corneille).

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