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Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

La page poésie d'Odile : L’ABEILLE

9 Août 2014 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Image et poésie

Cette poésie de Paul Valéry est pleine de sous-entendu, le dard et la piqûre de l’abeille étant un des symboles, on peut d’ailleurs trouver d’autres analogies dans ce texte : tendre corbeille pour gorge pigeonnante, songe de dentelle pour fin tissu, la gourde belle toujours pour la poitrine, un prompt tourment et un mal vif, je vous laisse le loisir de deviner…Cette « infime alerte d’or », n’est-elle pas une jolie expression que l’on aurait aimé inventer? Mais n’est pas Valéry qui veut !

L’ABEILLE 

Quelle, et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille,
Je n’ai, sur ma tendre corbeille,
Jeté qu’un songe de dentelle.

Pique du sein la gourde belle
Sur qui l’Amour meurt ou sommeille,
Qu’un peu de moi-même vermeille
Vienne à la chair ronde et rebelle !

J’ai grand besoin d’un prompt tourment :
Un mal vif et bien terminé
Vaut mieux qu’un supplice dormant !

Soit donc mon sens illuminé
Par cette infime alerte d’or
Sans qui l’Amour meurt ou s’endort !

Extrait de "Charmes"

Paul VALÉRY

(1871 - 1945)

 

Picasso. Eros et les abeilles et Cranach Lucas -Eros et les abeilles
Picasso. Eros et les abeilles et Cranach Lucas -Eros et les abeilles

Picasso. Eros et les abeilles et Cranach Lucas -Eros et les abeilles

Puisque nous parlons d'abeilles, même symboliques, observez ces toiles qui font partie d'un essaim de tableaux intitulés "Eros piqué par une abeille", Lucas Cranach est le peintre qui a initié la série, imité par Picasso avec humour et le talent que nous lui connaissons. Planant au dessus de ces piquants chefs-d'oeuvre, "Le vol du bourdon" de Rimsky Korsakov s'impose

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O
Oui, cette tmèse, dès le début, est même surprenante et heurte la compréhension, mais comme vous dite, elle traduit bien la confusion des sens -et des pensées aussi sans doute- dans laquelle se trouve la belle!! (Son émoi est assez compréhensible, tout compte fait! Il suffit de savoir lire un tant soit peu entre les lignes)
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J
C'est évidemment très beau, et le poète ne triche pas, il annonce d'emblée la couleur en commençant son poème par une tmèse qui exprime bien la précipitation des pensées s'entassant si vite que l'écriture peine à les suivre. Cette femme paraît désordonnée et les images sont fugaces, aussi faudra-t-il aller chercher loin l'éclair de leur signification.
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