Castellane : À la découverte du monde fascinant des araignées

19 Juin 2025 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Parc Régional du Verdon

À la découverte du monde fascinant des araignées

Des petites bêtes qui ont tout d’une grande utilité

Samedi 7 juin, l’atlas de la biodiversité communale de Castellane, en cours de réalisation par le Parc naturel régional du Verdon avec l’aide des habitants et de plusieurs experts naturalistes, était l’occasion, le temps d’une sortie matinale, de découvrir la diversité et le monde fascinant des araignées.

Guidés par Anne Bounias-Delacour, arachnologue de son métier (comprenez : spécialiste des araignées et plus largement des arachnides), pas loin d’une trentaine de participants ont participé activement à l’inventaire en cours des araignées sur la commune. Equipés de boîtes loupes pour montrer leurs trouvailles à la spécialiste, ils ont ainsi appris que la France métropolitaine compte 1710 espèces et 55 sous-espèces d’araignées !

Et pas la peine d’aller bien loin pour en découvrir : quelques centaines de mètres à pied ont permis d’inventorier 45 espèces, appartenant à 15 familles d’araignées différentes.

Sur notre belle planète Terre, les araignées ont conquis tous les milieux, sauf les deux pôles.

Un rôle primordial dans les écosystèmes et des histoires qui ont la vie dure

Les araignées régulent les insectes et ont ainsi un rôle écologique primordial. Beaucoup d’histoires ont la vie dure et la sortie fut également l’occasion de déconstruire quelques fausses idées reçues, pourtant bien répandues. Ainsi, non, une araignée ne pique pas ! Elle peut mordre mais aucune araignée n’est agressive, les cas de morsure sont rares et une araignée ne mord que pour se défendre. Certes, la réaction à une morsure peut être différente d’un individu à un autre, mais la production du venin est adaptée à la taille des insectes qu’elles chassent. Autant dire que le venin leur est précieux et n’est pas forcément injecté en cas de morsure. De plus, bien souvent la taille des crochets (liée à celle des araignées) ne pourra même pas transpercer la peau humaine. En France, environ 800 espèces font ainsi moins de 5 mm ! En résumé, les piqûres d’insectes sont trop souvent imputées à tort aux araignées. À moins de les embêter, nous ne sommes que des supports pour elles. Seule la morsure de quelques espèces en France (au venin nécrosant), peut donner lieu à des complications et pourra nécessiter un traitement antibiotique. Sur Castellane, la morsure d’une Lycose de Narbonne, pourrait générer des complications. Mais elle ne s’éloigne jamais de son terrier, s’y réfugie à la moindre alerte et chasse de nuit. Autant dire qu’une rencontre est très peu probable.

La diversité des espèces est un bon indicateur de l’état de santé d’un écosystème. Dans le contexte de changement climatique, les spécialistes constatent malheureusement déjà des raréfactions d’espèces, certaines pourraient disparaître à terme de plusieurs régions de France. Pour mieux connaître et protéger ces espèces, une toute première liste rouge des espèces menacées de France vient de voir le jour. Fruit d’un très long travail d’investigations, Anne Bounias-Delacour y a fortement contribué.

Quels impacts des incendies sur les araignées ?

Avec des étés de plus en plus chauds et des pluies au régime plus intermittent, le risque des feux de forêts s’accentue en Haute-Provence. En 2022, un incendie a ainsi impacté environ 800 ha de garrigues, de pelouses d’altitude et de forêts principalement sur les communes de Rougon et de Castellane.

Potentiellement, un feu intense au sol a pu générer des impacts importants sur les écosystèmes et leur biodiversité. Trois ans après, via un stage de Master II de l’Université Paris-Sorbonne, le Parc naturel régional du Verdon mène une étude sur les araignées au sein de milieux qui ont brûlé, en comparaison de milieux similaires qui ont échappé aux flammes. Beaucoup d’araignées se déplaçant au sol, dans la litière ou dépendantes de la végétation, la comparaison entre les abondances et la diversité des espèces permettra peut-être une première approche des impacts du feu sur la biodiversité du Verdon, mais pourra aussi peut-être livrer des informations intéressantes sur la capacité et la rapidité de recolonisation d’un milieu.

Les inventaires menés cette année sur Castellane et Rougon ont été rendus possibles grâce au financement de l’Office français de la biodiversité.

Pour en savoir plus sur les araignées : https://www.filsetsoies.com/fils-et-soies

Contacts au Parc naturel régional du Verdon :

Dominique Chavy et Nicolas Martinez, dchavy@parcduverdon.fr

Marlène Economidès, chargée de communication - meconomides@parcduverdon.fr

Maison du Parc – Domaine de Valx – 04 360 Moustiers-Sainte-Marie - 04 92 74 68 00 www.parcduverdon.fr

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