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La page poésie d'Odile : « Joyeuses fêtes et à l’an qué ven !»

1 Janvier 2024 , Rédigé par verdon-info

La page poésie d'Odile : « Joyeuses fêtes et à l’an qué ven !»

Quelques mots sur la page « Joyeuses fêtes et à l’an qué ven !»

Je ne fais pas preuve d’une grande originalité pour mes poèmes de fêtes car ce sont deux textes que j’adore, comme tous ceux que j’ai appris à l’école et que j’ai moi-même transmis à mes élèves. Rosemonde Gérard est certes, très connue pour ses poésies romantiques ou comptines («Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain »*) ; mais, si elles sont toutes simples elles sont fraîches et pleines de tendresse. Et puis le vers « toutes les roses que l’hiver prépare en secret » m’a toujours charmée. Quant à la poésie de Rimbaud c’est elle-même un bijou, un bonbon. Je m’en suis toujours souvenu par cœur tellement le tableau est vivant : exclamations, phrases nominales (sans verbe), points de suspension, tout fait de cette scène de vie une toile de maître. Le champ lexical est simple et recherché en même temps car les mots sont parfois utilisés à contresens : affriandée (alléchée) n’est pas tellement approprié pour des lèvres, il est habituellement utilisé pour une personne et demande un complément. Le mot « toucher » aussi, au lieu de « taper » à la porte. « Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore ! » ce vers en forme de chanson évoque le tournoiement des images oniriques, grâce au rythme musical, aux allitérations sonores. Notez la précision de la peinture avec un champ lexical du corps très fourni : la lèvre, les yeux (2X) les cheveux, les pieds nus…Une petite touche cependant fait dresser l’oreille au milieu de toute cette joie : « et la gaieté permise » car on comprend que cette liberté joyeuse est rarement autorisée dans la famille. Quand on connaît un peu la vie de Rimbaud, on se souvient que son enfance n’a pas toujours été rose, ses parents étaient psychorigides -son père était officier- et ils vivaient séparés. C’est dire comme ces souvenirs heureux sont importants.

Par contre les illustrations de cette page sont un peu plus diverses et originales. Le soir de Noël en famille de Bonnard un peu étrange et fantomatique, aux formes simplifiées,  s’oppose aux danseurs du peintre impressionniste Hoffbauer, clinquants et enrubannés, de même que les habits de fête luxueux de l’américain Childe Hassam (fourrure, frac, chapeaux hauts de forme). Le sobre dessin de Picasso s’oppose lui aussi au vitrail bariolé et extravagant de Matisse qui n’a de Noël que les étoiles ! Et pourtant ! Il symbolise la lumière et la chaleur des fêtes avec ces couleurs vives et joyeuses.

*Ces vers, écrits  à son mari Edmond Rostand, ont été rendus célèbres par un bijoutier lyonnais qui en 1907, eut l'idée de créer une médaille sur laquelle ils étaient gravés.

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