CCAPV : Pays d'Art et d'histoire : Entrevaux

9 Octobre 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #CCAPV

La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »

Cette semaine, partons à ... Entrevaux

La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».

Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.

plus d’informations sur le label :

https://www.culture.gouv.fr/.../Label-Ville-et-Pays-d-art...

Le saviez-vous

Découvrons Entrevaux

Le saviez-vous

Nom des Habitants : Les Entrevalaises et Entrevalais

Saint Patron : saint Jean-Baptiste

Fête patronale : saint Jean, le 24 juin avec procession jusqu’à la chapelle Saint-Jean-du-Désert et la confrérie des Saint-Jeannistes

Plus d’informations sur la procession : https://patrimages.maregionsud.fr/entrevauxconfreries.html

Le 14 juin 2021, la CCAPV a été reçue par les élus d’Entrevaux pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.

La cité d’Entrevaux a occupé plusieurs sites et a eu plusieurs noms. A la période romaine, le site de Glanate occupe une terrasse en rive droite du Var, vers le quartier actuel de la Seds. Au 5ème siècle, le nom se transforme en « Glandèves », qui devient le siège d’un premier évêché et d’un site castral perché sur une barre rocheuse. L'évêché s'est ensuite déplacé au quartier de la Seds ou Sedz, avec la première cathédrale construite au 11ème siècle. Par ailleurs, au milieu du 13ème siècle, le castrum de Antravalls est mentionné dans les archives et occupe le site du bourg actuel, avec la présence d’un château (citadelle). En 1235, Anselme décide de prendre le titre de « Baron de Glandèves » et devient seigneur de Montblanc, Glandèves, La Seds et Entrevaux. En 1350, Entrevaux devient le nom officiel de la commune, la Seds renvoyant sur le seul site de la cathédrale et Glandèves désignant la baronnie et le diocèse. En 1388, la Haute Vallée du Var est partagée entre le Comté de Nice, sous la protection du Duché de Savoie et le Comté de Provence qui sera ensuite rattaché au Royaume de France. Entrevaux reste sous la souveraineté des Comtes de Provence et devient une place frontière, avec un rôle défensif qui perdurera jusqu’en 1860, lors du rattachement du Comté de Nice à la France. Cette histoire riche et complexe, de partage de pouvoirs et de territoires, montre bien l’importance de l’emplacement d’Entrevaux, point de passage stratégique entre les vallées du Var et de la Chalvagne. Véritable bijou architectural, Entrevaux est une cité de caractère avec de nombreux édifices classés au titre des Monuments Historiques, qui force l’admiration et donne envie de s’y arrêter.

: La commune d'Entrevaux occupe les deux rives du fleuve Var. L'altitude minimale est de 420 m et l'altitude maximale culmine à 1550 m sur la crête du Content. Le sommet de la citadelle est à 636 m. Hormis les quartiers du Plan et du Plan-du-Puget, le territoire communal est marqué par un relief raide, voire très raide et les pentes sont drainées par de nombreux ruisseaux. La présence d'un microclimat favorisé par l'orientation de la vallée a permis la culture des oliviers jusqu'à 760 m d'altitude, ainsi que celle de la vigne à grande échelle.

Entrevaux est située au carrefour de plusieurs axes de communication importants, remontant à l’Antiquité voire à la Préhistoire. Une très ancienne voie, parfois appelée le Grand Chemin, reliait le Piémont italien à la Camargue en passant par les Alpes. Cet itinéraire traversait le fleuve Var à Entrevaux, avant de rejoindre Castellane (actuel GR4). Les Cols de Félines et du Buis étaient également un lieu de passage important depuis l’époque romaine. Jusqu’au 19ème siècle, la route longeait la vallée du Var en rive gauche et permettait de rejoindre Le Pont de Gueydan en amont ou Puget-Théniers en aval. Le tracé de l'actuelle R.N. 202 date de la fin du 19ème siècle, en même temps que les travaux de construction de la voie ferrée, pour le Train des Pignes, reliant Digne à Nice.

La première cathédrale, Notre-Dame-de-la-Seds, est construite au 11ème siècle, probablement sur les vestiges d’un édifice paléochrétien*, puis reconstruite à nouveau à la fin du 12ème siècle. De cette église, il nous reste l’abside, encore visible dans le parc de l’hôpital. En 1603, le statut de cathédrale va être transféré vers un nouvel édifice, érigé dans le village d’Entrevaux. Le chantier avance lentement et se termine finalement en 1630, à l’exception du clocher qui sera achevé en 1671. Au moment de son édification, la cathédrale se trouve hors des fortifications du bourg mais en 1624, des travaux sur les murailles sont réalisés, englobant cette fois la cathédrale. Dès 1690, Antoine Niquet, directeur des fortifications de Provence, sous l’autorité de Vauban, entreprend des travaux pour renforcer le système défensif de la ville et un ouvrage vient enserrer la sacristie. L’architecture de la cathédrale d’Entrevaux suit l’horizontalité des remparts et son clocher fait penser à une tour de défense. Les décors intérieurs, notamment le chœur de la cathédrale, sont repris entre 1771 et 1789. Le riche mobilier a été préservé des saccages de la Révolution. Tout comme celui de Senez, le diocèse de Glandèves est rattaché à celui de Digne après la Révolution et la cathédrale devient l’église paroissiale Notre-Dame de l’Assomption. En 1862, l’ensemble du décor peint du chœur et de la nef est à nouveau repris. Enfin, au début des années 1980, des travaux sont réalisés sur la voûte, la toiture et le clocher. L’édifice est classé au titre des Monuments Historiques en 1996.

Pour réaliser une visite virtuelle de la cathédrale, c'est ici : https://medias.ccapv.fr/.../Entrevaux.../

Entrevaux est le témoin d’un passé militaire riche. Aux archives de Turin est conservée une vue générale d’Entrevaux, dessinée à la plume à la fin du 16ème siècle par un espion italien, sur commande des Etats Savoyards. Ce document montre bien une enceinte, des tours, le château sur le rocher et les maisons formant muraille par endroits. Les fortifications ont connu de nombreuses modifications dès le début du 17ème siècle. A partir de 1690, les travaux de renforcement du système défensif demandés par Vauban seront réalisés par l’ingénieur militaire, Antoine Niquet et son adjoint, Hercule Hue de Langrune : portes, tours bastionnées, citadelle, pont-levis, magasin à poudre, rampe d’accès… Plusieurs projets sont prévus, dont certains ne verront pas le jour, et les chantiers se succèdent jusqu’en 1843. Entrevaux est aujourd’hui reconnue pour la qualité de son architecture et sa citadelle. La commune est engagée dans un projet ambitieux de restauration de son patrimoine bâti fortifié et la communauté de communes l’accompagne.

Plus d’informations sur l’histoire des fortifications d’Entrevaux :

https://dossiersinventaire.maregionsud.fr/.../b3bde3ef...

En 1315, on dénombre 74 feux à Entrevaux et 62 à Glandèves soit une population estimée à 735 habitants. A cause des crues catastrophiques du Var, la population chute à partir de 1337 et le territoire met du temps avant d’être à nouveau habité. En 1471, on compte que 45 feux à Entrevaux (240 habitants) et un seul à Glandèves (environ 5 habitants). En 1765, Entrevaux compte 1536 habitants. Le maximum démographique est atteint en 1841 avec 1732 habitants. Le déclin s’amorce à partir du milieu du 19ème siècle. En 1931, la population est de 959 habitants et baisse à 677 habitants en 1968. Entrevaux compte 852 habitants en 2017.

Découvrez toute l'architecture d'Entrevaux dans le cadre des Journées Nationales de l'Architecture, les 14 et 15 octobre !

* Le coin des cruciverbistes

Paléochrétien qualifie ce qui est relatif à la culture, l’art, l’architecture des premiers chrétiens (du 2ème au 6ème siècle).

Service Communication CCAPV

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