Les Bravades : un peu d'histoire locale
10 Février 2025 , Rédigé par verdon-info Publié dans #La-Mure-Argens, #St André les Alpes -
La Mure, Saint-André-les-Alpes : Les Bravades
Au fil du temps et selon les lieux, la bravade a évolué, se transformant en fêtes et jeux : luttes, courses, poursuites, simulacres de combats...
Aux XIXe et début du XXe siècles, les bravades pouvaient prendre la forme de combats à coups de pierre, de mottes de terre, de fruits, d'objets divers, ou de défilés avec jets de pétards, décharges de mousqueterie, jeunes gens costumés et armés de tromblons.
Sous l'égide d'un saint patron, un combat rituel pouvait opposer deux factions rivales, symbolisant deux options possibles. Le jeu rituel pouvait également se dérouler entre paroisses voisines.
Dans certains cas, la confrontation pouvait devenir trop violente, causant des morts d'homme et nécessitant l'intervention du préfet.
De nombreuses villes (Sisteron, Castellane, Draguignan...) possédaient un Corps de Bravade, commandé par un capitaine nommé pour un an, et qui avait tout pouvoir pour organiser la fête suivante. Ces animations se sont ensuite adoucies pour donner lieu à des rencontres plus amicales et moins combatives, tout en gardant en mémoire l’histoire et l’art théâtral, en y associant la tradition de la procession et la sortie du saint patron ou de la sainte patronne du village, comme Notre-Dame de la Fleur ou la Vierge à La Mure.
La bravade a disparu dans de nombreux villages, comme à La Mure et à Saint-André-les-Alpes, dont nous conservons des souvenirs photographiques. La bravade de Saint-André-les-Alpes, avec le rassemblement important à la gare, daterait de 1898. Une autre photographie montre les barricades dans les rues du village, et certains anciens m’en ont parlé avec nostalgie.
Les spécialistes de l'histoire de st André les Alpes peuvent nous donner des informations complémentaires sur ce sujet
Marie Maurin en parle aussi dans ses mémoires ; nous avons des photos de la bravade en 1934 avec encore quelques costumes et une de la course aux ânes qui avait lieu lors de la fête patronale du 15 août. La procession, avec la sortie de la Vierge, suivie par l’orchestre et la chanson de La Mure, a été sauvegardée plus longtemps. Elle a eu lieu chaque année jusque dans les années 1980. Par la suite, elle est devenue moins régulière, avec des aménagements qui n’ont pas reçu l’approbation des puristes, comme la sortie de nuit avec les lampions. Elle est ensuite devenue plus rare, faute de motivation collective, puis est revenue ponctuellement si des volontaires féminines étaient trouvées à la sortie de la messe pour porter la Vierge. Par contre, l’organisation avec la musique de l’orchestre, où la fanfare est souvent absente actuellement, est surprenante pour certains amoureux de l’histoire locale. Il semble que tout ne soit pas perdu : il faut juste un peu d’organisation pour que cette tradition fonctionne et, sans aucun doute, apporte de la joie à de nombreux villageois.
Un peu de souvenirs sur les bravades de La Mure, texte de Marie Maurin
"La bravade, manifestation formée par les hommes capables de tenir un fusil, était une fête civile et religieuse. Ces messieurs, vêtus d'uniformes, armés de hallebardes, sabres, fusils et tambours, accompagnaient la procession de la Vierge qui se déroulait à travers le village, de l'église à la chapelle Saint-Joseph. C'était la famille Pascal qui détenait les armes et les uniformes de la bravade ; elle les louait au village voisin. Les derniers descendants de cette famille les ont vendus à la brocante il y a une vingtaine d'années", vers 1970.
"Pendant cette journée du 15 août, on pouvait apprécier tour à tour les cantiques religieux, les salves de coups de fusil, les battements de tambours... Ensuite, c'était l'aubade aux autorités et l'apéritif à la chambrette ; puis un grand repas réunissait parents et amis. Dans l'après-midi, des jeux se déroulaient sur les aires : course aux ânes, mât de cocagne, concours de chant, jeu des marmites, etc. Tout se terminait par le bal populaire avec le phonographe, les farandoles effrénées à travers les rues. Le lendemain, se déroulaient les concours de boules."
Anecdote guerrière
Au début du siècle, les habitants de La Mure coopéraient avec ceux de Saint-André. Le pont d'Issole délimitait les deux communes ; une croix en fer servait de témoin et, souvent, des bagarres éclataient de part et d'autre. La guerre de 1939 a mis fin à cette rivalité de clochers. Les gens de La Mure étaient surnommés « les mauvais poils » à cause de leur esprit buveur et bagarreur, ceux de Saint-André « têtes de veau » à cause des notables (notaire, huissier, juge de paix, curé doyen, etc.).
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