Maison passive , une première a St Andre les Alpes
Saint-André à l’heure écolo
Les débuts de la maison passive à Saint-André les Alpes (article de 0dile Remy-Boetti)
D’aucuns, passant par le chemin de la Sapinière, auront vu pousser comme un « safranais », une maison en bois doré à l’allure élégante. Cette maison à première vue traditionnelle n’est pourtant pas comme les autres : d’une part elle possède une ossature (ou structure) bois*, d’autre part elle bénéficiera d’un chauffage géothermique* ainsi que de panneaux photovoltaïques* sur la toiture. En effet, cette construction dispose d’un équipement technologique innovant pour notre commune et en tous points écologique. Il s’agit d’une construction semi-passive, car elle ne présente pas toutes les caractéristiques d’une maison passive, mais elle en possède bien des avantages, cela s’appelle une maison BBC, c’est-à-dire un Bâtiment Basse Consommation.
Qu’est-ce qu’une maison passive, me direz-vous ? La réponse est vaste mais mérite qu’on s’y attarde. Une maison passive se chauffe
« toute seule », c’est-à-dire par les apports internes de chaleur (habitants, électroménager…) et externes (air ventilé, soleil). Cela est rendu possible par une étanchéité
irréprochable (une excellente herméticité de l’enveloppe du bâtiment est une condition vitale pour une maison passive, sans laquelle ni la ventilation ni l’isolation ne pourraient être efficaces)
ainsi qu’un système de récupération de chaleur extrêmement performant.
Une centrale de ventilation* assure une bonne qualité de l’air intérieur, extrait l’humidité et assure donc le confort d’habitation qui ne souffrira d’aucun courant d’air ni apport de poussières ou pollens. L’air est renouvelé en permanence et pourtant la chaleur reste dans la maison.
De plus, il n’y a plus la moindre formation d’eau de condensation ce qui empêche tout risque de moisissure.
Il faut noter que le confort est différent d’une maison traditionnelle : une température intérieure de 19° n’est pas ressentie de la même manière dans une maison BBC que dans une construction classique, en effet, il n’y a pas d’inertie du bois, donc pas de ressenti de froid au niveau des murs.
Les fenêtres dans les constructions passives sont de grande importance car elles font entrer l’énergie solaire dans la maison, les menuiseries doivent être le plus étanches possible ; ici, ont été placées des baies vitrées « à frappe » : un châssis fixe + un châssis oscillo-coulissant, c’est-à-dire qui avance avant de coulisser pour ouvrir) et elles ont souvent un triple vitrage, (ce qui n’est pas le cas dans cette habitation qui ne possède qu’un double vitrage, l’ensoleillement dans notre région étant suffisant pour emmagasiner l’énergie).
Ces fenêtres doivent être de grande qualité pour laisser passer plus d’énergie solaire vers l’intérieur du bâtiment qu’elles ne laissent sortir de chaleur. Il est donc nécessaire d’en planifier soigneusement l’orientation.
Une maison passive supprime les ponts thermiques* en respectant des règles simples qui permettent de réduire les pertes de chaleur aux endroits tels que raccords avec les parois, le toit ou les planchers, passages des tuyaux etc.. ;
L’économie d’énergie peut varier de 75 à 90%, un chauffage traditionnel n’est donc même pas nécessaire, mais dans le cas présent un chauffage géothermique a été prévu. Pour cette habitation, l’économie variera donc autour des 50% par rapport à une habitation classique.
Un test d’étanchéité* est obligatoire pour vérifier si l’isolation est parfaite.
Le coût de ce genre de maison vous interpelle sans doute, mais il faut savoir qu’une telle construction ne coûtera que 5 à 10% plus cher qu’une construction classique, et que les économies s’avèreront par contre substantielles.
Les panneaux solaires thermiques chauffent l’eau naturellement avec le soleil, ce qui économise environ 300€ et 4000 kwh par an (en épargnant 250 Kg de CO2), mais, dans le cas précis de cette maison, il s’agit de panneaux solaires photovoltaïques qui permettent, non seulement de ne pas consommer d’énergie, mais d’en produire et d’en vendre.
Les avantages d’une telle construction sont donc multiples, car elle est :
Ecologique (formation de CO2 très réduite)
Economique (économies sur l’énergie consommée et sur l’énergie revendue)
Biologique (soulagement des allergies et amélioration du confort intérieur)
On ne peut donc qu’encourager les candidats à la construction de se renseigner sur ces maisons passives ou semi-passives qui sont les habitations écologiques de l’avenir.
Petit lexique de la maison passive
ossature bois : technique de construction en bois basé sur la fabrication d’un squelette composé de panneaux de bois + une couche de laine de bois + un frein vapeur + une couche de laine de bois + Placoplatre. Au dehors, un deuxième isolant bois fait de fibres de bois compressé recouvert d’un bardage ou d’un crêpi.
chauffage géothermique (= chaleur de la terre) consiste à capter la chaleur emmagasinée dans le sol ou l’eau. Il s’agît ici d’une géothermie sur nappe (deux forages espacés de vingt mètres pour atteindre la nappe) c’est-à-dire installation de canalisations dans le sol qui récupèrent de l’eau à 12°dans la nappe phréatique. L’eau passe par une pompe à chaleur qui en extrait les calories et la renvoie refroidie dans le deuxième forage - ceci en circuit fermé ainsi l’eau n’est pas perdue-).N.B : à noter que pour capter la chaleur du sol il faut creuser plus profondément.
panneaux photovoltaïques Les panneaux solaires servent ici uniquement à produire l’électricité de l’habitation grâce à l’énergie solaire ; le surplus pourra être revendu à l’EDF.
centrale de ventilation : dans un système de ventilation « VMC double flux » l’air vicié et l’air neuf sont entraînés par deux ventilateurs : entre les deux flux d’air on dispose d’un échangeur de calories assurant la récupération de 60 à 65% des déperditions dues au renouvellement d’air. (L’air neuf est soufflé dans les pièces par une bouche d’aération, puis l’air vicié est aspiré par une autre bouche d’aération).
ponts thermiques : endroits où l’isolation est interrompue et par lesquels la chaleur s’échappe vers l’extérieur. (raccords, passages, bords)
test d’étanchéité : un ventilateur réglable est calé de façon hermétique dans une ouverture du bâtiment et crée une différence de pression entre l’intérieur du bâtiment et l’extérieur, toutes les portes et fenêtres étant fermées ; on teste deux cas : en dépression (pour tracer de l’intérieur les éventuelles fuites) et en surpression (traçage des fuites par fumée -qui s’infiltre aux endroits perméables-)