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Chant apatride ( extrait des mots zélés) avril 2025

5 Octobre 2025 , Rédigé par verdon-info

Chant apatride ( extrait  des mots zélés) avril 2025
Chant apatride ( extrait  des mots zélés) avril 2025
Chant apatride ( extrait  des mots zélés) avril 2025

Chant apatride

Plagiat, pastiche et parodie  II

Libre improvisation dans le cadre de la Journée pour la Planète 2025,

 en hommage à Victor Hugo  et Pierre Magnan

 

Ils en ont de bonnes, Ah ça, ils en ont de bonnes ! C’est que le mien de biome, il devient plutôt restreint ! et risqué ! Quand il s’agit de rester vivant, on peut être un dur, comment veux-tu rester conséconscient ? Il me guette, il me suit, il m’en veut, le bougre ; il va me fumer, c’est sûr ! Tous les jours, il se rapproche : hier, j’ai vu l’empreinte de ses pas à cent mètres de chez moi. Son nom ? Je ne connais même pas sa figure. 

Qu’est-ce que je lui ai fait ? rien ou j’en sais rien.

Au bled où j’étais môme, on était bien tranquilles, quand les engins de mort ont surgi. Ils ont débroussé le village. Rasées les cases, abattue la palmeraie, défoncés les chemins ; à présent faut sauter par-dessus les tubes pour aller voir ton grand-père.

 Finies les palabres et la sieste, les pieds dans l’eau claire du canal. Finies les balades à la fraîche et la petite fauche sympa avec les copains, quand on trouvait de quoi se remplir la panse en glanant chez l’un, chez l’autre ; la propriété, c’est le vol. 

Finis le désert de sable et la grande lumière solaire.

 Il a fallu partir pour ce genre de ville où tu marches au plus creux, au plus noir d’un ravin. D’horizontal, mon monde est devenu vertical. Les étoiles, elles ne sont plus dans le ciel au-dessus de ta tête, elles sont sous tes semelles…

Bien sûr, on peut en vouloir à ceux qui réussissent, les caïds, ceux qui se prélassent sur la canopée des bildingues, comme ils les appellent ; moi, je n’ai jamais butiné qu’au fond d’un trou. Petits boulots, petits trafics. Coincé entre les keufs et les truands … 

Il paraît que je ne dois pas poser mes pompes sur un bout de trottoir, dans la nuit des néons. 

J’ai vécu de mes rêves et des rêves des autres et j’aurais pourtant pris la place de quelqu’un ? A celui qui n’a rien, on retire même ce qu’il a.

 

Comment il disait, le vieux type ?  Quel roman que ma vie ou quelque chose comme ça. Une épopée… Il parlait bien, le salaud… et il a vécu longtemps, en plus ! 

Moi, ma vie, elle a pas été marrante et ma fin risque d’être prématu………(Fin du chant)

 

 

 

Jeu d’écriture sur mots imposés : Biome, butiner, canopée, conséconscient, débrousser, empreinte, glaner, palmeraie, solaire, vivant.

Note : la rédaction décline toute responsabilité sur le choix de ces mots, en particulier le quatrième de la liste, exécrable néologisme, dont on ne sait s’il doit provoquer la stupéfaction, l’exaspération ou le rire.

Françoise Lucca

 

 

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L
match nul ! du coup, je ne suis plus sûr du tout d’avoir saisi la référence à Victor Hugo. Ce n’était pas : VH = le plus célèbre des exilés. OK. Alors, un bon mouvement, dites-moi pourqouoi lui ?
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L
Voyons, mon bon Monsieur, ce gamin, petit dealer de rien du tout, - excusez-moi du peu ! - mais c’est Hernani ! il a tout de ce personnage romantique, à part qu’il n’est pas fils de noble et qu’il ne se balade pas la rapière au côté ! une certaine qualité d’âme, sa jeunesse, sa solitude, son goût de la nature, son dédain des richesses, sa fascination pour la liberté, sa marginalité sociale… Une toute petite pointure, oui, mais il découle fondamentalement du « héros-malfaiteur » qui fit scandale le 25 février 1830 à Paris, au Théâtre français … Il a presque 200 ans mais il perdure ; disons, pour faire simple, qu’il a seulement changé d’arène. Pardon ! de biome !
L
Bonjour, je crois avoir compris le clin d’œil à Hugo mais surtout, surtout ! pourquoi Magnan, à part le calembour lamentable sur le titre Le sang des Atrides ? vous nous avez habitués à plus de finesse
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L
Ne tirez pas sur le pianiste… j’ai horreur des calembours et ils me le rendent bien, mais c’était trop tentant ! Et puisque vous voulez tout savoir : il y a dans Le sang des atrides, entre autres morceaux de bravoure, un paragraphe que je vous rappelle (expurgé, par égard pour le suspense et les futurs lecteurs) : « Soudain (il) ne vit plus les victimes (…), il ne vit plus la société qu’il représentait. Il vit ce pauvre gosse, là devant, qui allait s’engager sur le pont. Ce pauvre gosse en lutte avec l’immense République des gens heureux, pauvrement armé de sa (…) dérisoire contre ce monstre : le monde des adultes ».<br /> Magnan a beaucoup d’affection - et de compassion - pour ce type de personnage, aux frontières morales assez floues, ce « pauvre homme » issu directement de la tragédie grecque, qui ne comprend pas pourquoi il est la cible du courroux furieux de tous les dieux de l’Olympe.<br /> <br /> Enfin, puisque vous avez dit aimer les énigmes, je propose à votre réflexion la question millénaire : « Culpabilité c / Innocence ? Culpabilté et Innocence ? » et la magnifique réponse des théologiens, suivis d’une ribambelle de moralistes, juristes et psys : « Pas de faute sans une conscience éclairée ». Mais nul doute que vous, qui êtes si fin, vous êtes déjà penché là-dessus depuis longtemps…