Lambruisse : L’église Notre dame de l’Assomption bientôt ressuscitée

28 Janvier 2025 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Lambruisse

Lambruisse : L’église Notre dame de l’Assomption bientôt ressuscitée.

Voici l’histoire d’une petite église de montagne nichée contre son cimetière et destinée à mourir de mort lente, comme beaucoup de patrimoines des terres isolées. Son arrêt de mort avait été signé en date du 17 janvier 2011, lors de l’arrêté de peril, avec interdiction d’y pénétrer. Les paroissiens devaient se rendre dans une commune voisine ou dans la salle communale pour entendre la messe. Une inepsie ! Comme la fermeture d’une l’école. C’était compter sans la pugnacité du Maire de Lambruisse, Robert Martorano, qui a décidé de réagir, et de son épouse, Claudie, férue d’histoire et de patrimoine. Grâce à leur persévérance, L’Association pour la Restauration de l’Église de Lambruisse allait bientôt naître pour que revive ce précieux lieu de culte.

Notre Dame de l’Assomption date du XVIème siècle et la date de 1888 sur le fronton marque la dernière campagne de travaux. Quant à la date de 1875 gravée sur le mur du clocher, elle signe le déplacement de ce clocher gracile qui menaçait néanmoins d’écraser le bâtiment. La petite église n’avait donc pas été complètement abandonnée au cours des siècles, mais comme disait Pagnol, « elle était neuve depuis longtemps ». 3 objectifs étaient alors fixés par la petite équipe menée par Claudie, décidée à sauver son patrimoine : tout d’abord, effectuer des travaux d’urgence pour la réhabilitation et la sécurisation du bâtiment, participer à la sauvegarde du patrimoine religieux et architectural du village, et enfin élargir le projet en organisant des manifestations culturelles afin de favoriser la fréquentation et, pourquoi pas, le tourisme. Les adhérents de l’association, aidés de bénévoles, ont tôt fait de prendre les choses en main en participant activement à des travaux de déblaiement à l’intérieur et de déviation pluviale en extérieur, pour assainir les lieux, ce qui a contribué à un assèchement significatif des murs.

La petite église recommençait à respirer.

La Mairie, prenant à son compte non seulement l’étude de diagnostic architectural, sanitaire et structurel de l'édifice, était prête à s'investir dans ce projet malgré ses modestes finances, en complément des subventions obtenues. Un plan de financement par tranches a donc été établi par l'atelier Donjerkovic; et parallèlement, l'association tâchait de lever des fonds, grace à des animations locales. Le maire, qui nous fait visiter son église, précise : “Je me suis engagé lors de mon premier mandat, auprès des anciens, à faire le maximum pour rouvrir l’église et le pari est tenu. Il a fallu 14 ans”

Le projet prévoyait 426 000€HT, dont 183 907 € HT pour la 1ère tranche. Après ces premières opérations urgentes et indispensables de confortement de la structure, de stabilisation des fondations par injection de résine, de renforcement des voûtes intérieures, de restauration des marches et du parvis, de pose de drains périphériques, et d’un déshumidificateur, la petite église pouvait recommencer à sourire.

En voyant l’arrêté de péril s’envoler et les paroissiens revenir timidement jeter un oeil sur les résultats des premiers embellissements, elle a même, paraît-il, fredonné un air dans un léger souffle de vent.

Désormais, les travaux touchent à leur fin, le maire envisage même “l’inauguration d’ici un mois ou deux”. La 2ème phase a permis à l’église de se faire belle et de retrouver l’éclat de sa jeunesse avec la délicate lumière irisée d’un vitrail rond voué à Notre Dame. Puis, la restauration des retables magnifiquement réhabilités en onyx par Pierre Caron, un parquet agréable à l’oeil et doux au pied, lui ont fait fièrement redresser son clocher.

Dernièrement le sas d’entrée a été remis en place, et bientôt une croix finement ciselée à l’effigie de la Vierge, couronnera l’ancien support (depuis longtemps amputé) au bas des marches.

La petite église revit et resplendit, comme sa grande soeur Notre Dame de Paris, grâce à la volonté d’une équipe municipale qui a tenu bon depuis des années, assistée et soutenue par des bénévoles très motivés. Le Maire a tenu à remercier son adjoint Serge Bensa, “qui a suivi le chantier en continu, sans oublier les secrétaries successives Laetitia Frassetto et Virginia Toselli pour le travail administratif et les dossiers”. Préserver nos patrimoines : églises, oratoires, lavoirs, fontaines, leur histoire et leur charme, passe par le respect, l'entretien et la restauration. Ils sont autant de témoignages d'un temps révolu mais dont l’avenir peut s’inspirer. L'église de Lambruisse, vestige de cette mémoire individuelle et collective a eu la chance de renaître, mais combien d’autres édifices de nos campagnes meurent lentement ou ont déjà disparu ? L’abandon de ces témoins du passé est une offense à la culture et au souvenir de nos anciens.

Odile Boetti

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