La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »
Cette semaine, partons à ... Saint-Lions 
La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».
Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.
plus d’informations sur le label :
Découvrons Saint-Lions 
Le saviez-vous 
Nom des Habitants : les Saint Lionnaises et Saint Lionnais
Saint Patron : saint Laurent
Fête patronale : autour du 10 août mais depuis quelques années la fête n’est plus organisée.
Le 10 août 2021, la CCAPV a été reçue par les élus de Saint-Lions pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.
Au 14ème siècle, Saint-Lions est un fief des Villeneuve, famille de la noblesse française établie en Provence. Arnaud de Villeneuve est dans le même temps seigneur de Barrême et co-seigneur d’Allons. La communauté de Saint-Lions est rattachée à celle de Barrême jusqu’en 1792, date à laquelle le village a acquis son indépendance. A noter que Saint-Lions ne possède pas d’armoiries ni de blason. Au niveau toponymique, « Lion d’Asse » devient Saint-Lyons du latin Saint-Liontius qui se traduit par Saint-Léonce. Son terroir bien exposé a permis aux habitants de développer une polyculture vivrière et du petit élevage, chèvres et brebis. On y cultivait des légumes (haricots, lentilles, pois chiches…) et des arbres fruitiers tels que noyers, pommiers et poiriers. Au 19ème siècle, le village est prospère et dispose d’une école avec son instituteur, d’une église avec son curé et de quelques commerces : une épicerie, une mercerie, trois marchands de volailles et même une auberge. Sur la montagne de Mouchon, des troupeaux transhumants sont présents jusque dans les années 1980. La lavande était également cultivée et coupée jusqu’au milieu du 20ème siècle. Saint-Lions est aujourd'hui le plus petit village de la communauté de communes en nombre d’habitants. Il a conservé sa vocation pastorale et agricole.
La commune de Saint-Lions a une superficie de 11,55 km². Le village est à 815 m d’altitude, véritable petit belvédère dominant la vallée de l’Asse. Les paysages ont changé et la forêt a recouvert une partie du terroir auparavant cultivé. Néanmoins, l’agriculture encore présente sur le territoire communal permet de conserver une ouverture des milieux et donne à comprendre l’organisation du village avec les habitations au centre, les champs cultivés tout autour et des entrepôts agricoles dispersés. Le village de Saint-Lions était relié à Moriez par un chemin fréquenté depuis la préhistoire. Une belle randonnée vous le fait découvrir.
La commune de Saint-Lions accueille un site classé Réserve Naturelle Nationale appelé « récif corallien de Saint-Lions ». Ce site géologique remarquable date de 29 millions d’années, à l’époque géologique de l’Oligocène*. Remontons le temps… Il y a 30 millions d’années, la chaine des Alpes commence à prendre place dans le paysage. Mais une mer chaude et peu profonde occupe encore ce qui est devenue depuis la vallée de l’Asse. Différents coraux associés à des bancs d’huitres construisent un petit récif grouillant de vie sur un haut fond. Le site géologique de Saint-Lions retrace cette histoire et offre une grande biodiversité tant au niveaux coraux que du reste de la faune (oursins, bryozoaires, gastéropodes, lamellibranches etc.). Il est régulièrement visité par les chercheurs et les étudiants et revêt une haute valeur scientifique et pédagogique. Tout prélèvement de fossiles y est interdit.
L’église paroissiale Saint-Laurent est mentionnée dans les visites pastorales de l’Ancien Régime* et pourrait dater du 17ème siècle. La construction de la sacristie est réalisée dans la seconde moitié du 19ème siècle. En 1874, les archives indiquent que l’édifice est en très mauvais état. Le clocher est reconstruit en 1876 et à la fin du 19ème siècle, des travaux sont effectués sur la nef et les fenêtres côté sud. En 1893, la tribune est démolie, le sanctuaire est pavé et l'oculus* est agrandi. La commune a réalisé des travaux de reprise sur le clocher en 1990 et un cadran solaire a été peint en 2007 sur la façade sud de l’église.
Le clocher de l’église Saint-Laurent accueille deux cloches dont la plus grosse, datée de 1580, provient de la commune de Barrême. La petite cloche porte des inscriptions avec le nom des personnes qui ont financé la fabrication (familles Blanc et Charvet), la date 1873 et le nom et lieu du fondeur (Baudoin, Marseille).
Une fontaine-lavoir est accolée à l’église et porte la date de 1913. Elle se compose du bassin de fontaine de forme ronde et d’un autre bassin de forme ovale. Auparavant, l’utilisation de l’eau de la fontaine était très règlementée et chaque bassin avait un usage spécifique. Par exemple, le petit bassin du lavoir servait au rinçage du linge. Dans les années 1950, les habitantes du village ont demandé à fermer un côté du lavoir pour avoir moins de vent et donc moins froid. Ce mur a été détruit dans les années 1990. Aujourd’hui, l’eau de source de la fontaine sert aux habitants et aux visiteurs de passage.
Le village de Saint-Lions compte 189 habitants en 1793, soit juste après son indépendance vis-à-vis de Barrême. Le maximum démographique est atteint en 1821 avec 229 habitants. A partir du milieu du 19ème siècle, l’exode rural fait baisser régulièrement le nombre d’habitants. Ainsi, les recensements indiquent 112 habitants en 1896, puis 74 habitants à la veille de la Première Guerre Mondiale, 27 habitants en 1954 et seulement 20 habitants en 1975. Depuis, la population se stabilise autour d’une cinquantaine d’habitants. Saint-Lions a 45 habitants en 2018.
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Le coin des cruciverbistes 
*L'Oligocène (-34 millions d’années à -23 millions d’années) appartient à la période Paléogène (-66 millions d’années à -23 millions d’années). Le Paléogène est la plus ancienne période de l’ère Tertiaire et se subdivise en 3 époques : Paléocène, l’Eocène et l’Oligocène.
*L’Ancien Régime est le régime politique et social de la France de 1515 (François 1er) à 1789.
*L’oculus est une ouverture circulaire ou proche du cercle, pouvant être munie d’une vitre ou un vitrail.
Service communication de la CCAPV