CCAPV : Pays d'Art et d'histoire : Saint André les Alpes
27 Novembre 2022
, Rédigé par verdon-info
Publié dans
#St André les Alpes -
diaporama de la collection d'André Boeuf
La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »
Cette semaine, partons à ... Saint André les Alpes 
La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».
Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.
plus d’informations sur le label :
Découvrons Saint André les Alpes 
Le saviez-vous 
Nom des Habitants : les Saint Andréennes et Saint Andréens
Sainte Patronne : saint André
Fête patronale : le week-end après le 15 août avec de nombreuses animations. Avant 1913, la fête patronale était le dimanche qui suit le 8 septembre, avec une bravade.
Le 29 octobre 2021, la CCAPV a été reçue par les élus de Saint-André-les-Alpes pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.
On trouve mention de Saint-André en 1232-1244 avec le castrum de Sancto Andrea. En 1248, Saint-André est un fief des comtes de Provence et à partir du milieu du 14ème siècle, il passe aux mains de la famille des Castellane jusqu'au milieu du 18ème siècle. Les hameaux de Troins et du Seuil se trouvent le long de la vallée de l'Issole, au nord du village de Saint-André. La première mention d'habitations à Troins date de 1278. Les lieux, aujourd’hui abandonnés, sont désertés dès la fin du 19ème siècle. Concernant la fondation du village de Méouilles, la première mention du castrum de Mezolla remonte à 1232 puis en 1278, le castrum de Medulla. Au 14ème siècle, la seigneurie de Méouilles passe aux mains de la famille Ailhaud qui en restent maîtres jusqu'à la Révolution. Ils sont sans doute les constructeurs du château dans son état actuel qui pourrait dater de la fin du 17ème ou début du 18ème siècle. Il semble que Méouilles ait même été le chef-lieu de Saint-André. En 1518, la communauté de Troin est rattachée, puis en 1837 celle de Méouilles et enfin en 1966 celle de Courchons. Au moment de la fusion des communes de Saint-André et de Méouilles, en 1837, la nouvelle entité prend le nom de Saint-André-de-Méouilles. En 1928, c’est le nom de Saint-André-les-Alpes qui est finalement choisi. Plus d’informations sur l’histoire de la ville : https://www.saint-andre-les-alpes.fr/histoire-de-la-ville
Sous l'Ancien Régime*, le bourg se développe, bien installé au carrefour des routes de Digne, de Nice et des Alpes. C’est un lieu de passage, d'échange et de commerce. A partir de 1850, la cueillette de la lavande sauvage, devenant par la suite la culture de la lavande sont essentielles. Le 19ème siècle voit aussi la création de plusieurs draperies puis l'arrivée du chemin de fer en 1892. Au début du 20ème siècle, les draperies ferment et la situation économique se dégrade. De 1928 à 1950, la construction du barrage de Castillon a des conséquences directes pour la vie économique du village avec de nouvelles populations qui s’installent. Des activités touristiques et nautiques se créent avec le lac. Ainsi, plusieurs hôtels sont ouverts ou agrandis à partir des années 1920 : l'Hôtel Trotabas, désormais Hôtel du Parc et l'Hôtel Monge, l'Hôtel Lac et Forêt, le Clair Logis, ou l'Hôtel Closeraie Bagatelle et le Buffet-Hôtel de la Gare. La situation privilégiée de Saint-André les Alpes fait de ce village un point de passage et un lieu de villégiature.
La commune de Saint-André-les-Alpes s'étend sur 47,5 km². Elle se trouve au confluent de la vallée de l'Issole et du Verdon, à l'extrémité nord du lac de Castillon et à l'entrée de la Haute Vallée du Verdon. Elle est entourée par la montagne de Maurel (1 770 m) et la crête des Serres (1 778 m). Les cartes du 18ème siècle, notamment celle de Cassini*, montrent déjà clairement que le village est situé à un carrefour : à la fois sur la route remontant vers Allos mais aussi sur la route de Nice vers Castellane, et enfin sur la route de Digne-les-Bains. La Nationale 202, aussi nommée « Route des Alpes », a été percée dans les années 1970. Autrefois, la route de Castellane vers les Alpes traversait le village, suivant l'actuelle Grand Rue. On ne peut parler de Saint-André-les-Alpes sans évoquer le parapente. Le site du Mont-Chalvet (1 613 m), de renommée mondiale, accueille de nombreuses compétitions et des sportifs passionnés tout au long de l’année.
Le grand chantier du 19ème siècle est la reconstruction de l'église paroissiale Saint-André, située sur la place. Les travaux sont exécutés à partir de 1847, la réception a lieu en 1849 et l’église est consacrée en 1850. Elle donne à voir une belle cohérence du programme décoratif. Le mobilier présente un ensemble remarquable de neuf œuvres du peintre Fidèle Patritti*. La chapelle Saint-Jean-Baptiste est située sur la route en montant vers le Chalvet. La chapelle, initialement construite en 1854, a été entièrement reconstruite en 1968 suite à un incendie. La chapelle Saint-Martin a été érigée sur les hauteurs de Méouilles. L'édifice pourrait dater de la période romane. Au 18ème siècle, elle apparaît comme une succursale. Les visites pastorales indiquent que la chapelle ne semble pas en très bon état et entre 1838 et 1892, des travaux sont entrepris. Dans le courant du 20ème siècle, la porte sud a été murée et une nouvelle porte percée à l'est. La chapelle a été restaurée en 2006. En allant à la chapelle, on peut s’arrêter aux statues des deux saints pour admirer la vue.
La première mention du castrum de Courchons remonte à 1226. Il s'agit au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime d'une communauté indépendante, succursale de Moriez. Elle est rattachée à la commune de Saint-André-les-Alpes en 1966. A partir de 1850, le village va progressivement être déserté. Il s'agit dans un premier temps d'une migration saisonnière, les habitants "descendent" en Basse-Provence à la période de l'année la plus difficile et "remontent" aux beaux jours. En 1901, il n'y a plus que 78 habitants à Courchons et finalement 7 en 1962. La chapelle Saint-Jacques de Courchons pourrait dater du Moyen Âge. Au 17ème puis au 19ème siècles, l’édifice est fortement remanié. Au 20ème siècle, alors que le village assiste à la désertion de ses derniers habitants, l’église continue vaillamment à résister. Elle est en bon état en 1967 mais le manque d’entretien et l’usure des éléments de charpente conduisent à son effondrement progressif, particulièrement marqué vers 1974-1975. Elle est aujourd’hui en ruine. La commune a un projet de stabilisation, d’aménagement et de valorisation des vestiges de la chapelle. La communauté de communes l’accompagne dans ce projet.
En 1818, André Honnorat fonde la première draperie. Son exemple est suivi dans toute la vallée. En 1856, il y a quatre fabriques à Saint-André qui emploient 100 ouvriers et jusqu’à 200 en 1858. En 1870, Saint-André est sans doute le centre le plus important de fabrication de draps de la vallée du Verdon. Les fabriques ferment toutes à la Belle Epoque*, la dernière ferme en 1908. Un parcours des draperies vous emmène au cœur de cette histoire.
Saint-André compte 37 feux (185 habitants) en 1278 et 70 feux (350 habitants) en 1570. En 1841, la population atteint 847 habitants. Puis l'exode rural fait chuter le nombre d'habitants à 541 en 1921. La population va ensuite augmenter régulièrement grâce au développement des nouvelles activités économiques. Il y a 1007 habitants en 2018.
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Le coin des cruciverbistes 
* L'Ancien Régime est le régime politique et social de la France de 1515 (François 1er) à 1789.
* La carte de Cassini tient son nom d’une famille de géographes italiens. C’est la première grande entreprise cartographique couvrant l’ensemble du territoire français. Elle se compose de 180 feuilles, dont les levés ont été faits entre 1756 et 1789.
* Fidèle Patrini (1811-1867) est un peintre italien qui a réalisé de nombreuses œuvres que l’on retrouve dans près de 50 communes du Département des Basses-Alpes.
* La Belle Epoque couvre la période de 1871 à 1914.