CCAPV : Pays d'Art et d'histoire : Ubraye
La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »
Cette semaine, partons à ... Ubraye 

La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».
Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.
plus d’informations sur le label :
Découvrons Ubraye
Le saviez-vous



Le 7 mai 2021, la CCAPV a été reçue par les élus d’Ubraye pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.
Ubraye a sans doute été occupé par quelques villae* dès l'Antiquité, comme les vallées voisines. Le castrum d’Ubraia est mentionné dès le début du 13ème siècle mais plusieurs sites ont également pu être fortifiés comme en témoignent certains toponymes du cadastre de 1830* : la Tour, le Château, le Chastellard, la Mote (qui signifie « butte féodale »). Le village d'Ubraye est encore situé à son emplacement médiéval, dominé par la colline "du Château" où des vestiges d'une construction militaire sont encore visibles. L’histoire d’Ubraye est marquée par ses seigneurs. En effet, les « seigneurs d’Ubraye » ont représenté entre le 13ème et le 19ème siècle, une continuité de 16 générations dont les célèbres familles des Castellane, Pontevès et Rostang. Avec une particularité : à trois reprises, faute de descendance mâle, la transmission du titre s’est effectuée par les femmes. On les appelait alors les « dames d’Ubraye ». Le dernier descendant des seigneurs d’Ubraye, Alexandre Jean Baptiste Joseph Jacques Durand (1807-1864), officier de marine, a été un personnage important du Second Empire (1852-1870). Historiquement terre de pastoralisme, l’économie du village et de ses hameaux tourne autour de l’agriculture et de l’élevage. Toutefois, au 18ème et 19ème siècles, on note une vie villageoise dynamique avec la présence d’un hôpital, de nombreux commerces avec hôtel, café, restaurant, sans oublier un artisanat diversifié avec boulanger, meunier, tailleur, cordonnier, maréchal-ferrant, maçon, menuisier… Le terroir d’Ubraye était réputé pour son huile de noix et son miel de grande qualité et pour sa cueillette de narcisses, vendues aux parfumeurs de Grasse. Aujourd’hui, le village offre une belle architecture vernaculaire en pierre et de splendides paysages de montagne.
A faire ! La randonnée du plateau de la Palud qui, au printemps se pare encore de narcisses. https://www.verdontourisme.com/.../le-plateau-de-la.../
Le territoire communal est marqué par un relief important, avec de forts dénivelés et de nombreux sommets dont le sommet de la Bernarde (1941 m). La commune d’Ubraye est constituée du village et de 4 hameaux : le village (1000 m d’altitude) ; le Touyet Haut et le Touyet Bas (1220 m d’altitude environ) ; Rouainette (910 m d’altitude) ; Jaussiers (900 m d’altitude, rattaché à Ourges – Commune de Saint-Benoît) ; Laval (1060 m d’altitude). Au-dessus de 1300 m, les montagnes sont couvertes de pelouses d’altitude qui offrent des pâturages d’estive renommés. L’abbé Féraud* en 1861 indique que « La montagne pastorale d'Ubraye est une ressource précieuse pour le pays. Elle est assez élevée pour qu'on puisse de son sommet apercevoir la mer ».
Depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du 19ème siècle, la circulation dans les pays de montagne se faisait sur les hauteurs et non pas en fond de vallée. Ainsi, le terroir d’Ubraye était connu depuis le Moyen Age comme l’un des grands passages pour se rendre du bord de la Méditerranée vers l’intérieur de la Haute Provence. Il est notamment situé sur une ancienne voie de communication reliant Castellane à Entrevaux et passant par le col de La Sagne et le col de Saint-Jean-du-Désert. C’est l’actuel GR4 et appelé localement « le grand chemin ».
La commune d’Ubraye, du fait de son organisation en hameaux, compte 9 édifices religieux dont 6 chapelles et 3 églises. La construction de l’église Saint-Julien, située dans le village, pourrait remonter au 13ème siècle. Elle a connu des transformations au fil du temps et au 19ème siècle, une sacristie a été ajoutée. Le clocher date de 1880. Le très beau buste reliquaire de Saint-Julien, conservé dans l’église, est classé au titre des Monuments Historiques. Au Touyet, l’église Saint-Pons a été entièrement reconstruite entre 1854 et 1858 à l’emplacement de l’ancienne église. L’église Saint-Sébastien de Rouainette date de 1731 et est entièrement restaurée.

Plus d’informations : http://www.ubraye.com/wa_files/lagedordubraye.pdf

Plus d’informations :http://www.ubraye.com/guerre1418.html
Le plus vieux recensement date de 1278 et indique 105 maisons habitées. Au 14ème siècle, la population est estimée à 430 habitants. En 1765, 140 maisons abritent une population totale de 637 habitants. En 1856, la population de la commune atteint son maximum avec 666 habitants dont : 240 au village, 158 au Touyet, 127 à Rouainette, 82 à Laval, 45 à Jaussiers, et 14 dans des fermes isolées. Ensuite, l’exode rural et les pertes subies lors de la Première Guerre Mondiale ont fait chuter la démographie, passant à 280 habitants en 1921, puis 89 habitants en 1965 et 43 habitants en 1982. En 2017, la commune compte 92 habitants.
* Le coin des cruciverbistes
*A l’époque romaine, une 𝘃𝗶𝗹𝗹𝗮𝗲 est formée par une résidence et une série de bâtiments secondaires.
*Le cadastre de 1830, aussi appelé 𝗰𝗮𝗱𝗮𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗻𝗮𝗽𝗼𝗹𝗲́𝗼𝗻𝗶𝗲𝗻, est un cadastre parcellaire, unique et centralisé, institué dans toute la France par la loi du 15 septembre 1807. Il rassemble toutes les parcelles d’une commune dans une carte homogène. C’est le premier outil juridique et fiscal.
*𝗟’𝗮𝗯𝗯𝗲́ 𝗝𝗲𝗮𝗻-𝗝𝗼𝘀𝗲𝗽𝗵-𝗠𝗮𝘅𝗶𝗺𝗲 𝗙𝗲́𝗿𝗮𝘂𝗱 (1810-1897) est un érudit et un historien provençal qui a beaucoup écrit sur le département des Basses-Alpes.
Service communication de la CCAPV
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