Lambruisse : La tragédie de Laval toujours présente

11 Juillet 2022 , Rédigé par verdon-info Publié dans #Lambruisse

Lambruisse : La tragédie de Laval toujours présente

Ce dimanche 10 juillet, la traditionnelle commémoration des tragédies qui se sont déroulées à Lambruisse au quartier du Moulin et à la ferme de Laval, a accueilli un public venu nombreux se recueillir auprès des stèles, en présence de la sous-Préfète, Corinne Bord, du député Christian Girard, du commandant Pons, du Conseiller départemental Alain Delsaux, du président de l’association des maires ruraux et maire de Barrême Jean-Louis Chabaud, des porte-drapeaux et de nombreuses autres personnalités et Résistants, telle Mme Ausset, 16 ans à l’époque.

Le Maire de Lambruisse, Robert Martorano, raconte : « 3 malheureux jeunes gens qui s’étaient mis au service du drapeau et du pays, ont été bernés par d’ignobles individus français, enrôlés dans la terrible division « brandebourg » de la SS. (…) Ces jeunes gens furent piégés et abattus par des rafales de mitraillette. Un apiculteur, Jean-Pierre Mostade, présent au mauvais moment, fut également abattu ». Ces jeunes maquisards dont nous connaissons le nom mais pas le visage, sont inhumés au cimetière de Lambruisse. « Le devoir de mémoire, c’est la transmission d’évènements, jugée nécessaire pour tirer les leçons du passé et en faire profiter les générations futures ». concluait le maire au Moulin. Après la cérémonie, la petite troupe s’est remise en route vers la ferme de Laval. « Le 6 avril 1944, au petit matin, plusieurs officiers et soldats nazis en grand nombre, (…) prennent position silencieusement et amorcent une opération d’encerclement. Leur but : isoler et anéantir le camp de Laval. Au moment où l’homme de garde, Enzo Giannone, donne l’alerte, il est trop tard. Les allemands tirent de tous côtés autour de la ferme. Les maquisards, armés en hâte, tentent une difficile résistance, se dispersent sous les ordres de leur chef Duffonty pour échapper à l’ennemi alors que des coups de feu claquent de toutes parts. La ferme et la végétation s’enflamment. L’attaque se termine par une séance d’exécutions ». Ce sobre récit du maire retrace l’horreur du carnage, ravivé par la chorale de La Ciotat avec son « Chant des partisans » toujours aussi émouvant.

Robert Martorano s'adresse également à Mme Ausset : "Mme Ausset, vous aviez 16 ans ! En hébergeant des résistants dans une ferme isolée du Chaffaut, en leur portant de la nourriture, la nuit, avec votre mère puis en étant le courrier de Monsieur Laurens de Digne, vous avez mis le doigt dans l’engrenage.

Vous avez mis votre vie en danger et vous avez fait un choix courageux qui aurait pu être lourd de conséquences si vous aviez été prise ou dénoncée. Vous vous déplaciez en vélo et pour ne pas cacher les messages sur vous, vous les appreniez par cœur. C’était un exercice difficile …

Merci, Madame AUSSET, témoin de ces tristes moments, d’être présente aujourd’hui"

« Nous avons reçu l’histoire de Laval en héritage. Nous avons une dette envers tous les hommes de l’ombre qui avaient soif de liberté. Le mot LIBERTÉ est dans notre devise « Liberté, égalité, fraternité ». Préservons la mémoire de la tragédie de Laval. » C’est par ces mots que le Maire a achevé ces importantes commémorations du 10 juillet. Odile Boetti

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