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Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

Castellane : commémoration de la libération de la commune de 1944 et remise de la médaille à M Rajon

19 Août 2020 , Rédigé par commune de Castellane Publié dans #Castellane

Castellane : commémoration de la libération de la commune de 1944 et remise de la médaille à M RajonCastellane : commémoration de la libération de la commune de 1944 et remise de la médaille à M Rajon

COMMEMORATION LIBERATION DE CASTELLANE LE 17 AOUT 1944 76ième anniversaire (17 août 2020)

8H30 : Rassemblement salle des fêtes et départ plaque « Yves NATIVY » 

Devant M. COLLOMBET rte de Draguignan – Lecture par Zoé CHAMONAL

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts – minute de silence - Marseillaise

NATIVI Yves, mort le 17 avril 1944

Yves Nativi était responsable de la 5ème compagnie FTPF (franc-tireur et partisan français). Il venait de Cagnes où il était entrepreneur. C’était un légal. Il est mort chez Moirac, lors d’un contrôle par les Allemands et les miliciens. 

Sur l’acte d’état civil n°5, année 1944, il est inscrit : 

« Le 17 avril 1944, à 17h un individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie est décédé au lieu dit quartier du moulin. Le signalement est le suivant âge environ 20 ans, taille 1m80, cheveux noirs très long, coiffé en arrière, petite moustache rasée sous le nez et au-dessus de la bouche, corps svelte, vêtu d’un complet de drap gris jauni, pull-over de laine fine, couleur marron, chemise avec col couleur bleue, chaussures brodequins, bon état… » - Dans la marge : « Inconnu mort pour la France… »

« Rectifié par ordonnance… Nativi Yves Martial, né le 28 juin 1923 à Presles et Boves (Aisne) demeurant à Valensole, profession de journalier… »

9H00 :  Stèle du Col des Lèques - Soldats sans uniforme – Lecture par Anne-Cécile GINESTE

  • dit Capitaine Jean Louis : 05/07/1944 - DOL Laurent : 05/07/1944 - SCARELLA André : 27/03/1944
  • BATTAGLIA Marcel : 27/03/1944 - CARRARA Jean : 27/03/1944

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts –  minute de silence - Marseillaise

Il s’agit de deux évènements distincts, le premier le 27 Mars 1944 et le second le 5 Juillet 1944 

SCARELLA André dit Raoul, BATTAGLIA Marcel dit Vaillant, CARRARA Jean dit Jeannot de Nice, morts le 27 mars 1944

Le chef de la 5ème compagnie FTPF, nommé De la Serre avait été fait prisonnier par les Allemands ainsi que Marcel Battaglia, 2ème Compagnie FTP. Ils étaient retenus à l’Hôtel du Levant, dont le propriétaire était Monsieur Boyer. 

Les Allemands voulaient emmener De la Serre et d’autres, dont Marcel Battaglia, Léon BOYER et Augustin GIRAUD, le chauffeur de car de Draguignan, à Digne pour les interroger, à la Villa Marie Louise, siège de la Gestapo. 

Des résistants dont Yves Aspro, André Scarella et Jean Carrara ont attaqué le camion. De la Serre, leur capitaine a pu se sauver mais M. Scarella a été tué sur le coup et M. Carrara est décédé  des suites de ses blessures. Marcel Battaglia a été tué par un Allemand en essayant de se sauver. Monsieur Boyer a eu un éclat de grenade dans la jambe mais n’est pas décédé. 

 

Capitaine Jean-Louis et DOL Laurent, morts le 5 juillet 1944

Ils faisaient tous deux partie de la 5ème compagnie FTPF. Les membres de la 5ème compagnie remontaient vers le Haut Verdon, comme c’était prévu. Le Capitaine Jean-Louis voulait faire un détour par Castellane pour voir sa femme qui venait d’accoucher. Il était accompagné de Laurent Dol. Cela faisait trois jours que Laurent Dol avait rejoint la 5ème compagnie. Dans la descente du col des Lèques vers Castellane, ils sont tombés nez à nez avec un convoi (camion) allemand qui remontait vers Digne. Les allemands leur ont tiré dessus et les ont tués. Les résistants les ont récupérés plus tard pour les enterrer à Beauvezer. 

9H30 : Commémoration plaque « François SIBILLI » 

Porte de l’Annonciade (parking bus sur la place) – Lecture par Line TILLEMAN

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts – minute de silence - Marseillaise

SIBILLI François, mort le 17 août 1944, il est tombé pour la libération

François Sibilli faisait partie de la 5ème compagnie FTPF. C’était un illégal (un combattant). Il a été tué sur le coup lors des combats pour la libération, devant la Porte de l’Annonciade. Il a pris une balle dans l’œil. 

Sur l’acte d’état civil n°20, année 1944, il est inscrit :

« Le 17 août 1944, 9h est décédé Portail de la Belle Judith François Laurent Sibilli domicilié à Saint Tropez (Var) né à Saint Tropez le 11 avril 1921, boucher, fils de Bernardino Sibilli et de Marie Armando, célibataire, mobilisé aux Forces Françaises de l’Intérieur mort pour la France… »

9H45 : Commémoration plaque « Mario VETTORETTI » 

Rue du Lieutenant Blondeau – Lecture par Manon CHAIX

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts – minute de silence - Marseillaise

VETTORETTI Mario, dit « Jules ». Mort le 18 août 1944 des suites de ses blessures survenues lors de la libération de Castellane 

Mario Vettoretti s’est pris une balle dans le ventre pendant les combats lors de la libération de Castellane dans la rue du Lieutenant Blondeau. Il n’est pas mort sur le coup. Certains  se souviennent encore de ses cris lorsque Mario a été blessé. 

A la fin des combats, il a été amené à Beauvezer, à l’Alpes Hôtel (Hôtel des Alpes), qui était le lieu de l’infirmerie pour les résistants. Mario Vettoretti était gravement blessé, ce n’était pas possible de faire quoi que ce soit à Beauvezer, il a donc été transporté à Digne. Mario Vettoretti est mort le lendemain, le 18 août à Digne. 

 

10h00 : Commémoration plaque « Marcel SAUVAIRE » A la Boudousque – Lecture par Jean-Marc VINCENT

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts – minute de silence - Marseillaise

SAUVAIRE Marcel, mort pour la libération de Castellane

Marcel Sauvaire faisait partie de l’AS (armée secrète). Il est mort des suites de ses blessures, le lendemain de la libération de Castellane. 

Sur l’extrait d’acte d’Etat civil : n°24, année 1944, il est inscrit : 

« Le 17 août 1944 à 16h est décédé à l’hôpital des Forces Françaises de l’Intérieur à Novelty Hôtel, en cette commune de Beauvezer Marcel Baptistin Sauvaire âgé de 37 ans né à Toulon (Var) le 20 mai 1907 charpentier à la Société des Grands Travaux de Marseille au barrage de Castillon (Basses Alpes) domicilié Boulevard Saint Michel à Castellane (Basses Alpes) fils de Louis Vergile Sauvaire et de feu Rosalie Collomp, époux de Adélaïde Honorine Hélène Caire, domiciliée et demeurant Boulevard Saint Michel à Castellane (Basses Alpes) mobilisé par les Forces Françaises de l’Intérieur, mort pour la France… »

10h15 : commémoration plaque « Léon VICTOR » Hôtel du Levant – Lecture par Sandra LEPLEUX

Lecture – bouquet – sonnerie aux morts – minute de silence – Marseillaise

VICTOR Léon, mort le 17 août 1944, jour de la libération de Castellane

Léon Victor venait du Var. Il faisait partie de la 5ème compagnie FTPF. C’était un illégal. Il est mort lors de la Libération de Castellane, d’une balle dans le ventre et est mort sur le coup, devant l’Hôtel du Levant. 

10H30 : Commémoration au Monument aux Morts

Chant des partisans pour l’arrivée du cortège – Lecture – gerbe – sonnerie aux morts –  minute de silence – Marseillaise – serrement de main – remerciements – invitation verre de l’amitié place – retour rue Saint-Victor

Lecture par Bernard LIPERINI

En ce 76ème anniversaire de la Libération de CASTELLANE

Nous rendons hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la liberté de Castellane et de la Nation et plus particulièrement aujourd’hui aux résistants qui ont libéré Castellane.

Un rappel des faits : La résistance est très présente à Castellane pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle s’organise et prépare l’attaque pour la libération de la ville le 17 août 1944. Plus de 200 résistants qui prennent position très tôt le 17 août autour de Castellane. Les Allemands sont concentrés en 3 points : la Poste, le cinéma et l’hôtel du Levant. Les résistants tiennent 3 barrages de bouclage : 1 sur la route de Draguignan; 1 sur la route de Barrême et 1 sur la route de Grasse. Ils ont également une mitrailleuse à la chapelle Notre-Dame du Roc. 

L’attaque était prévue pour 6h30 du matin. Tout était en place vers 6h. 1er objectif : la neutralisation des 3 sentinelles allemandes. C’est alors que 2 polonais passèrent dans le champ de tir des résistants sur la route de Barrême. Le feu éclate précipitamment. Les 2 polonais se rendent immédiatement. Ils se joindront aux combattants de la Résistance.  Mais l’alerte est donnée, les Allemands se retranchent et s’organisent. L’investissement de Castellane par les résistants sera néanmoins réalisé. La place est encerclée. La mitrailleuse de la chapelle arrose l’ennemi. Un des 2 polonais guidera utilement les résistants pour éviter un minage placé par les Allemands. Les résistants précipitent le feu. Le manque d’habitude et d’expérience au combat à découvert ou rangé amène un léger flottement. 

Au bout de 3h de combat, Castellane est aux mains de la résistance, la ville est libérée. Les Allemands se sont tous rendus. Dans ces combats, 4 hommes sont tués. Aucun soldat allemand n’est tué pendant les combats ni après. 25 allemands sont faits prisonniers par les Résistants. 

Après la libération, les habitants sont sortis de chez eux, embrassade et grand repas au Levant. Les résistants sont ensuite allés libérer Barrême, Saint André et Digne. 

Il est donc important de noter que ce sont les Résistants qui ont libéré Castellane, les alliés sont arrivés le 20 août 1944. 

Nous rendons également hommage aux civils qui ont aidé la résistance, en donnant à manger, prêtant une maison, participant aux actions de résistance ou tout simplement en se taisant.  

Pour que l’on n’oublie jamais cette période de l’histoire de Castellane et de France.

 

Discours du Maire, Bernard LIPERINI

« Je cite à nouveau les noms de Yves NATIVI, Léon VICTOR, Mario VETTORETTI, François SIBILLI, Marcel SAUVAIRE, CAPITAINE Jean Louis, Laurent DOL, André SCARELLA, Marcel BATTAGLIA, Jean CARRARA, et tous les autres dont l’histoire n’a pas retenu le nom, morts aux combats pour libérer notre village, et au-delà.

C’était à l’époque des combattants de l’ombre, aujourd’hui ce sont pour nous des visages anonymes, des destins héroïques, mais ce sont surtout des vies brisées à l’aune de leurs 20 ans.

A un âge où l’on n’est plus tout à fait un enfant mais pas encore un homme, ils ont pris les armes par conviction, par patriotisme, pour répondre à un irrésistible devoir, pour défendre la liberté, leur pays, leur village.

Ils se sont sacrifiés en conscience ou pas, pour accomplir un destin plus important que le leur…

Dans ce devoir de mémoire que nous accomplissons à CASTELLANE chaque 17 Août depuis 75 ans, ils sont devenus les symboles du sacrifice ultime, celui qui consiste à donner sa vie pour sauver celles des autres ; ils sont des témoins d’une époque révolue, des veilleurs qui nous rappellent au devoir collectif, à la solidarité, et à la cohésion

Les époques ont changé, l’erreur serait de les comparer, la guerre frontale telle qu’ils l’ont connue, telle que nos grands-parents et nos parents l’ont vécue paraît en 2020 inimaginable en EUROPE.

Les conflits se sont exportés sur d’autres continents, souvent pour les mêmes motifs ou pour les mêmes raisons, les mêmes causes produisant en final les mêmes effets 

Ce Devoir de Mémoire que nous accomplissons aujourd’hui nous appelle à rester vigilant et à rester unis.

C’est aussi un véritable message de justice ou le Bien triomphe du Mal, ou un peuple oppressé finit par toujours par triompher d’une armée d’envahisseurs. C’est surtout un formidable message d’espérance envers notre jeunesse toujours prête à se retrouver et à se mobiliser pour une grande cause, pour que vivent toujours les vertus de la République « Liberté, Egalité, Fraternité ». 

HISTORIQUE M. RAJON

M. RAJON, vous êtes né dans les Flandres Belges en 1925 de parents français. En 1940, à l’âge de 15 ans, vous et vos parents avez été emmenés par un ami dans le Vaucluse. En 1942, vous partez pour Serres, dans le département des Hautes-Alpes. Puis votre père trouve du travail dans une usine de produits chimiques à Château Arnoux Saint Auban. Mais les conditions de travail sont très dures et votre famille déménage à nouveau en 1942, destination Castellane où vous y resterez jusqu’en 1944. Castellane, à cette époque, il n’y a pas de collège ni de lycée, il faut aller jusqu’à Draguignan. C’est pourquoi vous travaillez comme votre père à la construction du barrage de Castillon, comme beaucoup d’ouvriers venus de la ville et désireux d’échapper au Service du Travail Obligatoire. 

En 1942, vous avez 17 ans et vous entrez en résistance à Castellane avec un petit groupe de personnes qui travaillaient aussi au barrage. Vous rejoignez ensuite le 1er régiment des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) des Basses Alpes. La journée, travailleur au barrage et le soir, maquisard. Votre surnom était Rossignol parce que parait-il vous chantonniez tout le temps. Vous participez alors à une série d’actions destinées à ralentir la progression des Allemands sur les routes, en faisant attention à rester à l’écart des villages afin d’éviter les représailles. Lors des replis dans les montagnes, les habitants du coin vous nourrissaient et parfois vous cachaient. Bien sûr que vos actions étaient risquées, vous y avez perdu plusieurs amis mais votre engagement vous semblait naturel. 

Des armes de type pistolets-mitrailleurs vous ont été parachutées par les Anglais mais c’était des armes très sensibles, elles démarraient très vite. Pour s’entrainer au tir, vous partiez vous cacher dans les montagnes. Peu avant la Libération, une opération pour neutraliser une sentinelle allemande sur la route Napoléon a mal tourné et c’est lors de cette fusillade que Marcel Sauvaire est décédé des suites de ses blessures. Puis l’heure de la Libération est venue avec la joie et surtout la possibilité de pouvoir manger un peu plus. Pendant la Guerre, la vie à Castellane a été très dure, plus de quatre ans de privation surtout alimentaire. 

Enfin, vous vous engagez dans l’armée avant de revenir dans la vie civile en 1946. Mais vous revenez à Castellane par amour. En effet, vous vous êtes mariés le 21 septembre 1946 avec Andrée Mariotti, une jeune castellanaise qui travaillait à la Poste et qui habitait montée de l’Horloge. Ensemble, vous partez de Castellane et vous devenez gérant d’une épicerie à Roquevaire, à côté d’Aubagne, pendant 32 ans puis à Marseille avant de venir tous les deux vous installer à la retraite à Draguignan. Vous revenez régulièrement à Castellane et votre attachement au village est sincère. 

M. Rajon, vous êtes une des dernières mémoires vivantes de la Libération de Castellane et de la Résistance dans la vallée du Verdon. Votre dévouement exceptionnel, votre humilité et votre discrétion m’amène à vous remettre, au nom de la Municipalité de Castellane, la Médaille de la Ville. 

Cette médaille illustre votre participation à l’histoire de notre village. 

Je vous remercie très sincèrement pour votre engagement. 

 

 

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