CCAPV : Pays d'Art et d'histoire : La Mure-Argens
La chronique des patrimoines « Du côté de chez nous »
Cette semaine, partons à ... La Mure-Argens
La Communauté de Communes Alpes Provence Verdon s’est engagée dans une démarche de candidature au label « Pays d’Art et d’Histoire ».
Objectif : déposer la candidature et obtenir le label en 2023.
plus d’informations sur le label :
Découvrons La Mure-Argens
Le saviez-vous
Nom des Habitants : Les Murencques et Murencs (La Mure) et les Argentines et Argentins (Argens)
Saint Patron : Notre-Dame
Fête patronale : 15 août
Le 11 mars 2021, la CCAPV a été reçue par les élus de La Mure-Argens pour faire le point sur les projets de restauration et valorisation du patrimoine bâti, naturel, paysager de la commune et échanger sur le label Pays d’Art et d’Histoire.
L'actuelle commune de La Mure-Argens correspond au rattachement de la commune d'Argens à celle de La Mure le 1er janvier 1974. Depuis, l'ancienne commune d'Argens a le statut de commune associée, avec un maire délégué. Le territoire de La Mure et celui d'Argens appartenaient au diocèse de Senez. En 1030, les moines de l'Abbaye de Saint-Victor de Marseille vinrent s'installer à La Mure. En 1480, le village était l'apanage du Comte de Provence, la Mure fut ensuite rattachée à la famille de Bourguignon-Busson. L'abbé Féraud* indique que le village de La Mure « tire son nom de la Montagne de Maurel, en latin Mauracius, sur laquelle il était autrefois bâti, ainsi que l'attestent le nom de Ville-Haute que porte une colline et les décombres que l'on y trouve ». Aucun vestige n’a cependant été retrouvé sur cet habitat perché. Entre Issole et Verdon, la montagne de Maurel occupe l’essentiel de l’espace communal. On sait qu’elle est pâturée dès le 11ème siècle et en 1375, Jacques de Vauclause, coseigneur de La Mure, y fait acheminer les troupeaux de Basse Provence. Par ailleurs, le village d’Argens faisait partie originellement du domaine des Comtes de Provence. Il passe en 1351 aux mains des Roquevaire, possesseurs des fiefs voisins de Troins et de Saint-André. Le village a pu être entouré de remparts dont il ne reste aucune trace visible. A partir du début du 20ème siècle et jusqu’à la fin des années 1960, le terroir d'Argens était réputé pour la culture de la lavande et du lavandin. Depuis 2002, l’entreprise « Bleu d’Argens » perpétue la tradition de la culture la lavande fine.
Le territoire de La Mure s'étend sur les deux rives du Verdon. Il est délimité par la Montagne de Maurel (1770 m), par l'extrémité nord de la Crête des Serres (1717 m) et par l'Issole (affluent du Verdon). Le village de La Mure se situe à 960 m d’altitude. Le territoire d'Argens correspond quant à lui à la vallée de la Sasse, affluent du Verdon, et à son bassin versant. Il est délimité par la Montagne de Maurel, par celle du Petit Cordeil (1780 m) et du Cordeil (sommet à 2114 m). Le village d’Argens est perché à 1400 m d’altitude. Les crêtes dénudées de la Montagne de Maurel sont dévolues au pâturage des moutons. Le pastoralisme intensif pratiqué par les villageois depuis le 14ème siècle a favorisé l’érosion des sols. Ainsi, dès la fin du 19ème siècle, de vastes surfaces sont acquises par l’Etat et reboisées pour fixer les sols. Aujourd’hui, les versants à l'ubac et à l'adret* sont recouverts de pins noirs, pins sylvestre et parfois de landes.
Une visite pastorale de 1697 indique que l'église paroissiale de La Mure est en état de ruine suite à une inondation. Une nouvelle église doit être reconstruite plus en hauteur dans le village. Ainsi, l’église paroissiale Notre-Dame de Vauvert est reconstruite vers 1700. Le clocher de l’église a été rehaussé dans les années 1970 et restauré en 1987. La toiture de l’église a été refaite en 2015. La construction de la chapelle Saint-Joseph n’est pas connue mais l’édifice est mentionné sur le cadastre de 1838. Située à la sortie du village, la chapelle est le but d’une procession une fois l’an pour la fête patronale du 15 août.
A Argens, l'église Notre-Dame-de-Beaulieu a toujours été considérée comme l'une des plus belles du diocèse. Elle daterait de 1664, comme l'indique le chronogramme* inscrit sur une pierre d'angle. Elle aurait été construite afin de remplacer l'ancienne église paroissiale située en dehors du village et qui menaçait ruine. La sacristie a été ajoutée en 1822. La toiture en bardeau a été restaurée.
Grâce à la rivière de l’Issole, une activité industrielle se développe à La Mure. En 1826-1827, Adrien Pascal aménage une fabrique de draps dont les mécanismes sont mis en mouvement avec la force motrice de l’eau. 84 ouvriers y sont employés jusqu’en 1857. La draperie subit un important incendie en 1861. Par arrêté du 23 novembre 1861, Joseph Pascal est alors officiellement autorisé à établir une fabrique de draps sur ce site et le bâtiment est agrandi. Édouard Dol devient propriétaire par la suite et l'activité cesse vers 1895. Achille Dol aménage alors une minoterie en 1902 qui fonctionnera jusqu'en 1972. Attenant à cet édifice, on trouve une ancienne usine de pâtes alimentaires qui a fonctionné des années 1950 aux années 1970. Par ailleurs, une « limacière », soit une usine de mise en conserve d’escargots, était présente à La Mure de 1912 à 1958. Elle est reconvertie ensuite en fabrique de fruits au sirop et ferme ses portes en 1966.
Transformée en musée par la Communauté de Communes, la minoterie de La Mure a conservé son ambiance et son exceptionnelle machinerie. Le musée bénéficie d’un programme d’animations culturelles de mai à septembre. Quelques informations en avant-première sur le programme 2023 : une exposition d’illustrations à destination du jeune public du 15 avril au 15 mai « Bien manger ça s’apprend » ; le festival de gravure sur bois Xylofil qui revient du 18 au 21 mai ; l’exposition « Je mange donc je suis » du 10 juin au 30 septembre. Des travaux d’aménagement du parking, de l’accès et de la salle d’exposition du musée sont en cours de finalisation et permettront d’améliorer la visite et l’accueil du public.
Plus d’infos : http://www.secrets-de-fabriques.fr/.../patrimoine-minoterie
En 1315, La Mure compte 45 feux soit 240 habitants et à Argens, on dénombre 40 feux soit 215 habitants. En 1504, 30 maisons sont habitées à La Mure et 25 à Argens. En 1765, on dénombre à La Mure 53 maisons qui abritent une population totale de 247 habitants et 51 maisons habitées à Argens soit une population de 221 habitants. En 1821, le maximum démographique est atteint à Argens avec une population de 248 habitants tandis qu’à La Mure, ce pic de population intervient en 1861 avec 325 habitants. Ensuite les deux communes perdent des habitants. Ainsi, en 1974, juste avant le rattachement, Argens compte seulement 20 habitants et La Mure, 146. Depuis, la population augmente de manière régulière et le recensement de 2020 indique 333 habitants à La Mure-Argens.
* Le coin des cruciverbistes
*L’abbé Jean-Joseph-Maxime Féraud (1810-1897) est un érudit et un historien provençal qui a beaucoup écrit sur le département des Basses-Alpes. Un de ses ouvrages : Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes, Digne, 1861
*En montagne, l’adret est le versant le plus ensoleillé d'une vallée, opposé à l'ubac.
*Un chronogramme est une inscription sur une façade, faisant mention de la date d'achèvement de la construction.
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article