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Actualites locales Moyen et Haut Verdon...

La page poésie d'Odile : Le Cauchemar

23 Mars 2016 , Rédigé par Odle-verdon-info Publié dans #Image et poésie

A tous mes amis belges et aux victimes de la violence gratuite et idiote dans ce monde de dingues: "l'union fait la force"

Ce texte angoissant traduit bien l'affolement de l'homme traqué, le style haché est le premier vecteur de ce stress intense, le vocabulaire aussi (frappe, coincé, déchiqueté), on entend presque le fracas des explosions : "le son d'acier qui frappe les murs frappe encore dans sa tête"; puis la fin du cauchemar est évoquée par la fluidité qui revient dans la longueur des vers et la douceur des mots, la lumière et les senteurs s'opposent au rouge des flammes. Tout s'apaise.

Que cet apaisement renaisse, que ce fracas disparaisse, que l'espoir revienne....

Le Cauchemar

Vers le vide
il se précipite, cet homme
dans les rues de cette ville sans nom

Sous un ciel rouge de flammes, de bruits
il ne s’arrête pas pour regarder autour de lui
il n’a pas le temps

Un cri, «tourne vite
non, pas par-là
vite! rejoins les autres, quels autres?»

Tête basse, il suit les lignes
il suit son ombre
ne voyant même pas les bâtiments sur le coté

Il n’entend que cette voix qui lui dit
«cours, vas-y, plus vite»

Le son d’acier qui frappe les murs
frappe encore dans sa tête
Est-ce qu’ils sont là? il ne le sait pas

Il continue comme une bête
c’est le renard coincé par des chiens
qui veulent le déchiqueter
Il a peur

Il entre vite dans le jardin
les arbres le soulagent
ils filtrent la lumière éclatante, éblouissante
L’herbe mouillée lui fait penser à des jours plus tranquilles

Il ferme les yeux, tout se calme
mais ces couleurs, ces bruits, pèsent sur lui
Il entend toujours cette voix qui lui dit
«vas-y plus vite, cours, cours, cours»

Puis il la sent dans toute sa richesse
doucement lui percer la peau, la chair, le cœur
Petit à petit le film se ralentit devant ses yeux
et il se réjouit

Tout s’engourdit en lui
tout devient plus beau

Jules Delavigne, 1991

La page poésie d'Odile  : Le Cauchemar

Ce tableau d'André Masson, peintre français contemporain que je vous ai déjà proposé, est très torturé, son nom "Tower", (plus exactement "La Tour du sommeil") évoque pour nous tous la même chose: des évènements sanglants et tragiques. Je vous propose aujourd'hui ce peintre surréaliste à multiples facettes (également sculpteur, écrivain...) car ses peintures cauchemardesques conviennent bien à notre thème du jour. Vous reconnaîtrez facilement, surtout nos amis belges, la musique qui l'accompagne compositeur François Van Campenhout"

 

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O
Merci Batistin, j'avais lu hier ce beau texte que tu avais posté. Merci de nous l'avoir offert ici. Moi je partage d'autant plus que mon cœur est à moitié belge (j'ai eu la double nationale par mariage pendant 30 ans, ainsi que mes enfants). Mais peu importe le pays d'où l'on vient, aujourd'hui je me sens belge à part entière; et moi aussi j'offre ce que je peux.
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B
Attentats Bruxelles<br /> Bien qu'assez réveillé, puisque je suis, c'est écrit sur mes papiers militaires, "réserviste service défense" au RIMa, je ne vois pas exactement à qui faire la guerre.<br /> A qui peut bien profiter le crime ? <br /> Quel est l'intérêt d'assassiner, de massacrer sans discernement des jeunes, des adultes, des anciens dont on ne sait rien ?<br /> Rien, sinon qu'ils nous ressemblent peut-être tellement ...<br /> Nos enfants, nous et notre grand-mère peut-être, tués par on ne sait qui, sans raison cohérente.<br /> La cohérence du meurtre étant supportable quand nous arrivons au moins à en comprendre en partie le sens.<br /> Le sens que l'on donne à la défense, la Défense Nationale, la défense de nos droits, de nos valeurs, de nos vies...<br /> Si je décidais tout à coup d'agir pour défendre mes droits, mes valeurs, ma vie et celle de ma famille, encore une fois, précisément, je ne saurais à qui m'en prendre<br /> Sinon à celles et ceux, être pourtant humains, qui ne respectent pas et mettent en péril la Déclaration des droits de l'Homme, de la Femme, et du Citoyen .<br /> Que penser des gouvernements étranges, dont certains reçoivent de la France des honneurs par légions ?<br /> Mais que penser aussi du système mis en place par la Banque des règlements internationaux (BRI) qui me semble bien éloigné des valeurs humanistes et républicaines nécessaires à perpétuer mes rêves d'enfant ?<br /> Vous savez, ces trois mots merveilleux qui ne sont d'ailleurs plus inscrits au fronton des nouvelles mairies, on se demande bien pourquoi:<br /> Liberté etc<br /> En attendant que je me réveille, je ne peux qu'offrir ici une pensée, une prière, un soutien moral et un peu de force à vivre encore aux familles aujourd'hui dans le deuil.<br /> Familles auxquelles nous ressemblons, mais aussi je crois à celles qui ne nous ressemblent pas.<br /> En clair, j'offre ici ce que je peux, une pensée, à toutes les mères, toutes les soeurs et tous les frères humains, celles et ceux qui n'ont d'autre but, d'autre rêve que de vivre un peu sur leurs terres, y manger, y boire, y rire , y aimer.<br /> Vivre sans cette avidité néfaste dont font preuve nos chefs.<br /> Vivre un peu sur cette Terre avant que de mourir.
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